Lorsque j'ai vu Constantine pour la première fois, le fond m'a paru bien creux, une vision manichéenne d'un vieux monde jouet d'un pari entre Dieu et le Diable ... pas révolutionnaire pour deux sous, et ne faisant vraiment pas avancer le schmilblick ...
Pourtant, après un deuxième visionnage, quelques éléments m'ont quand même interpellé, au point de faire pencher la balance (et vous apprécierez la référence) du bon côté de la moyenne. Notamment l'aspect visuel de l'Enfer, où l'on découvre un véritable champ de voitures à l'état d'épaves ... Une conception bien humaine donc, d'un enfer où l'on retrouve des objets nés de la main de l'Homme. Vu sous cet angle, l'Enfer serait donc une création purement humaine, ce qui relance l'enjeu du film ... La peur de l'Enfer devient alors imaginaire, et par là-même remet en cause jusqu'à l'idée de Foi.
A part ça, pas grand-chose à dire ... Je ne connaissais pas le comics, donc l'interprétation de Keanu Reeves ne m'a pas dérangé outre mesure, je l'ai même trouvé assez classieux dans quelques scènes. Et sans être exceptionnel, le reste du casting sonne sans fausse note choquante.
En bref, un film sympathique, à la morale relativement vulgarisée, mais qui comporte tout de même un second degré de lecture potentiel qui le sauve d'une odieuse interprétation judéo-chrétienne, servie en festin à l'Amérique bien-pensante.