On a aimé la scène magique où un Mexicain possédé décime un troupeau en le traversant, les blagues noires sur le cancer, l'idée de faire de Tilda Swinton un ange Gabriel ambigü, et un Keanu Reeves, revenu en anti-Nemo cynique, suffisant et drôle, bien plus élégant qu'à l'ordinaire... Mais le reste ? Un salmigondis d'idées réactionnaires autour de la religion catholique (on sent le produit calibré pour le chrétien fondamentaliste du Mid-West !), transformé en scénario fourre-tout infantilisant, une image inutilement léchée au sein d'une réalisation très flottante (typique d'un "clipper" recyclé dans le "cinéma") : on peut rire de cet univers centré sur le dogme de la damnation, du ciel et de l'enfer, des anges et des démons, mais "Constantine" sombre vite dans le n'importe quoi inconsistant, à la fois terriblement ennuyeux et ridicule, le pompon étant atteint avec l'apparition de Peter Stormare en Satan ! [Critique écrite en 2005]