L'adaptation cinématographique du roman éponyme de Carl Sagan fut un temps envisagée sous la direction du cinéaste George Miller. Un projet bien prometteur qui tomba à l'eau, la Warner écartant le papa de Happy Feet en lui accordant les droits de sa saga Mad Max en échange de son départ. Ce sera finalement l'oscarisé Robert Zemeckis qui prendra la relève, avec à l'arrivée un long-métrage pour le moins controversé.
D'une durée excessive (près de 2h30), Contact prend son temps, trop même, afin de nous narrer le parcours d'une jeune femme obsédée par les étoiles et hantée par la mort de son père. Une relation touchante que celle décrite ici, renforcée par la prestation impeccable de Jodie Foster, et qui n'est pas sans rappeler le futur Interstellar de Christopher Nolan. Deux films extrêmement humains dans leur approche (en plus d'avoir Matthew McConaughey au casting, ici tout jeunot), et qui partagent surtout une certaine rigueur scientifique, tant Contact tente d'être le plus crédible possible.
Mais Contact est surtout l'occasion de réconcilier deux visions du monde opposées, la science et la théologie, de démontrer qu'il est encore possible d'être un esprit cartésien tout en ayant foi en quelque chose d'impalpable et d'indéfinissable qui nous dépasse tous. Rien de prosélytique là-dedans, juste une invitation à croire. Un beau message, malheureusement handicapé par la fâcheuse tendance de Zemeckis à la caricature, comme c'était déjà le cas dans son précédent Forrest Gump. Même chose en ce qui concerne la dernière partie du film, prometteuse sur le papier mais extrêmement kitsch dans son illustration et sombrant dans une certaine mièvrerie qui nuit énormément à un film pourtant intéressant dans les questions qu'il soulève.
Loin d'être le navet pompeux qu'aiment à le clamer certaines personnes, Contact est une proposition touchante et ambitieuse de science-fiction "réaliste", bénéficiant d'un casting solide et d'effets spéciaux encore efficaces aujourd'hui. On ne pourra que regretter sa durée bien trop conséquente, les nombreuses facilités d'écritures qui parsèment le script et un cinéaste à la base doué mais bien trop occupé ici à faire joujou avec les incrustations d'un Bill Clinton qui n'en demandait pas tant.