Sens Critique a posé cette question : Pourquoi un film de Steven Soderbergh (Erin Brokovitch, les Ocean's, Effets Secondaires, Magic Mike et récemment Logan Lucky) avec un casting 5* a eu une note aussi faible ici. Ne l'ayant pas vu, j'ai décidé de le voir afin de répondre à cette question. Du coup, le résultat est sans appel; malgré sa bonne réputation, ce film est un Soderbergh mineur. Il est bien plus audacieux qu'Erin Brokovitch, mais il n'est pas aussi bien mené que les films que j'ai mentionnés). Il a des défauts qui auraient pu être évités et des intentions qui ne marchent pas. Ce n'est pas bien grâve car le film reste intéressant malgré tout.



Une réalisation sombre et une ambiance de mort



Ce qui frappe et c'est un bon point est la réalisation. Le film possède une ambiance qui sied bien avec le sujet traité. C'est la grande force de Soderbergh à savoir qu'il est capable d'adapter sa réalisation avec le sujet traité et la forme est toujours bon. Il n'a aucun film de part le partie pris artistique qui se ressemble. C'est toujours adapté et inventif. Et dans Contagion, c'est aussi le cas. Les filtres utilisés donnent un cachet unique au film qui fait qu'on a une ambiance proche des meilleurs films post-apocalyptique. La musique est aussi utilisée intelligemment afin de renforcer cette état de fait. Cela dit, c'est aussi un défaut car le film en devient trop sobre voir très lent. Cependant, c'est totalement voulu afin de montrer une progression dans la contamination. Cela dit, ce n'est pas parce que c'est voulu que le film en devient bon ou efficace. Et là, on a un film assez inégal avec un parti pris qui ne fonctionne pas sur la longueur. Cela dit, la réalisation malgré sa trop grande sobriété reste quand même de bonne facture. Quant aux personnages, il faut qu'on en parle.



Traitement inégale des personnages



On va diviser les personnages entre plusieurs groupes.


D'une part la famille Emhoff représentée par Matt Damon, Gwyneth Paltrow et Anna Jacoby-Heron qui jouent respectivement Mitch, Beth et Jory. Ce sont de bons personnages et représentent la famille face à la contagion. Beth en est même le patient 0 (ce qui signifie qu'elle meurt très vite !) et est donc celle par qui le malheur arrive. Elle fait l'objet d'une enquête de la part du corps médical afin d'identifier les origines de la contagion


Les personnages ne seront jamais mais un montage en plan séquence à la fin nous donne les explications attendues


L'aspect particulier de ses personnages est le faite qu'ils ne sont pas des super-personnages qui vont essayer de combattre la maladie, mais les témoins privilégiés de l'impact qu'a eu la contagion sur le sol américain (paranoïa, contrôle, rupture de médicament). Cela dit, l'un des défauts est que Mitch n'est pas vraiment exploité en tant qu'élément sain de la famille et n'est réduit qu'au stade de père qui doit protéger sa fille de la contamination (fille qui est l'adolescente typique avec tout ce que cela implique). C'est un peu dommage , mais c'est volontaire de le reléguer au stade de témoins.


Le 2e groupe est le groupe des médecins et des chercheurs dirigés par Ellis Cheever (Laurence Fishburne). L'acteur interprète bien ce docteur et figure d'autorité dont la découverte d'un vaccin est une vraie course contre la montre. Et cela malgré la réticence de certains personnages (on y vient ) mais avec l'appui de d'autres comme Ally Hextall (Jennifer Ehle) qui est prête à tout pour endiguer la maladie et Erin Mears (Kate Winslet) qui fera la liaison entre les institue de recherche...et qui sera sacrifiée très rapidement, elle aussi contaminée. Ce qui m'amène à un personnage que je trouve mal exploiter : Leonora Orantes alias Marion Cotillard. Elle aurait du avoir plus de présence et d'importance. On effet il s'agit d'un médecin qui enquête en Chine où il y a eu le point d'émergence. Mais malgré tout ça, je ne trouve pas ses apparitions comme étant impactentes voir déterminantes


Elle enquête, se fait kidnapper afin que les Etats-Unis puissent leur envoyer le remède pour sauver les jeunes chinois infectés, est libérée après que ses collègues ont fait un mauvais coup et s'en retourne pour les sauver (du moins , on le suggère)


C'est dommage car le personnage a une vraie utilité afin de rendre compte de la situation en Chine. Mais cela manque d'exploitation.


En revanche, le personnage de Alan Krumwiede (Jude Law) est très intéressant. C'est un journaliste partisan de la théorie du complot qui veut prendre à défaut le docteur Ellis Cheever. Et son arme est la plus efficace : la désinformation. Il n'a aucun scrupule dans sa volonté de les faire tomber et possède une regard très critique envers eux et leurs méthodes. Il représente la part incrédule du système qui peut se révéler bien plus dangereux, même si ce n'est pas infondé. Cela dit, il va aller évidemment trop loin quand il mettra en jeu sa crédibilité.


Les autres personnages sont très secondaires, y compris Bryan Cranston en en militaire qui seconde le docteur Cheever et représentant le gouvernement, la femme de Cheever Aubrey (Sanaa Lathan) qui témoigne que le Docteur est possède aussi une famille et la pauvre subit aussi, les conséquences de la paranoïa des individus, Seun Feng(Chin Han) qui est le contact de Leonora et le réalisateur fait aussi son caméo.



Et si la grippe espagnol existait



Le film nous raconte le rapport humain que possède individu fasse à une contagion de grande ampleurs. Jusqu'à présent, ce genre de film a été le plus souvent fait dans le spectaculaire (le dernier en date que je connais est Dernier Train Pour Busan avec sa contamination zombifiante ou dans le discret (comme la Planète des Singes et Je Suis une Légende où on nous présente l'avant et après contamination). Ici, on choisi le réalisme et la sobriété. Un parti pris intéressant mais comme je l'ai expliqué via les personnages que ce procédé rend le film assez inégal. Cependant, la narration malgré des longueurs fonctionne sauf pour la partie en Chine qui est reléguée au second plan. Ce qui n'est pas le cas pour les Etats - Unis où via les personnages on se rend compte de la progression de la maladie. Le film aussi nous épargne de scènes spectaculaires en privilégiant les rapports humains et les scènes fortes. Autre chose remarquable, la donnée temporelle. Chaque date nous rend compte de l'état de la contagion ce qui marche très bien. Bref, le temps dans le film est maîtrisée. Cependant, on voit aussi des scènes qui prouvent que malgré tout le film n'est pas réaliste comme j'ai vu à droite et à gauche (cela se saurait qu'un docteur surtout aux Etats-Unis met sa propre vie en jeu quand il n'a pas de personnes sains pour tester un vaccin). Par contre, il y a des scènes qui vont faire hurler à la mort les fans du combat contre les expérimentations animales et de la Planète des Singes (là inutile de spoiler). Bref une histoire qui se veut réaliste et sobre, même si elle est assez inégale.



Un Soderbergh mineur



Ce film fait parti des films du réalisateur que j'apprécie le moins. Même si au niveau de la qualité, je le trouve aussi bon qu'Erin Brokovitch, je le considère comme moins maîtrisé malgré un parti pris de réalisation vraiment intéressant et le réalisme du film. Bref, un film que je recommande un peu mais dont je comprends le sentiment mitigé (malgré les 81% au Rotten Tomatoes). Ai-je bien répondu à la question ?

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le 23 janv. 2018

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Neo Cosmic

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