j'aime le vent, j'aime la houle
La-la-la laaa laa-laa laa-laaaa la laaa lalalalalalaaaa... Toujours dans un coin de ma tête oui, les jolies notes de l'été, comme une promesse qu'il fera encore tiède, par la fenêtre quand il fait gris je les entends encore, oh ce film je ne m'en débarrasserai jamais. Le revoir me donne une envie pas coutumière: celle de poser quelques mots sur cette chose-là indéfinissable, cette chose qui me rend amoureuse sans que je sache bien pourquoi. Comment monsieur rohmer y arrives-tu, comment fais-tu pour ainsi me serrer le cœur tandis que margot se tord les mains sur le port, prête à s'en retourner vers Dinard et ses plages où il n'y aura plus de promenades, plus de Gaspard, mais juste des stupides vacanciers qui ne signifient rien sinon l'absence, comment le fais-tu monsieur moi je ne sais pas.
Et le langage technique m'embête, me file entre les doigts, ce qu'on en dit généralement c'est la laideur des cadres, la fausseté du jeu d'acteur, soit, soit, ici en effet ce n'est pas du cinéma, c'est la vie OUI
margot existe
gaspard aussi
c'est nous, c'est bien nous qui parlons
au départ on dit non, puis on regarde autour de soi et il n'y a que du rohmer
que de la bêtise (mais elle est belle cette bêtise)
entre deux actes manqués trois ou quatre mots brillent entre tous
ou bien c'est la robe rouge de margot qui joue autour de ses genoux, en rythme avec les jalouses, taquines, intonations de sa voix
ou alors ce sont les brindilles entre les sourires, les frissons sur la peau
on n'y voit plus les ficelles finalement, les cadres moches, les paroles creuses sont passés à la trappe: on regarde conte d'été et on s'y voit soi (c'est douloureux un peu je suis d'accord)
mais cette bêtise qui est notre, qui est partout, il faut essayer de la regarder avec la même tendresse que ce brave rohmer
et alors on peut je crois tirer de ce conte un peu de son soleil