Que dire ? Tout, il y a tout à dire. C'est le premier film que j'ai vu cette année.
Un heureux hasard m'a conduit à le voir. Je suis sur twitter, à suivre antoine goya car ça me fait marrer de le voir se moquer de plein de gens. Il m'avait déjà incité à regarder la vie d'adèle.
Il met un message disant que les 4 contes sont dispo sur arte jusqu'en juin, que celui de l'été est le plus accessible. C'est un film de Rohmer, antoine en a déjà parlé quelque fois, j'ai vu 4 aventures de rainette et mirabelle, j'ai apprécié sans transcendance.
On est donc le vendredi 13 janvier 2023, il est tard, je suis dans ma couette dans ma cabane d'internat, avec un setup miteux, je remplace le tissus par mon enceinte B-max pour appuyer sur le câble de mon casque pour qu'il fonctionne. ça commence.
Quelques minutes de silence, on est à Dinard, je connais cet endroit, ma famille vit là bas, que se soit st-malo, st lunaire, ces lieux me parlent, je suis déjà allé précisément à certains lieu, pas à la même époque certes, mais je connais, forcément ça me semble familier.
Ce film n'était pas une jouissance de chaque instant mais, il me parle, je ne pense pas m'identifier spécialement à gaspard, bien trop ténébreux, je veux dire je ne suis pas dis "c'est tout moi ça" mais sa situation me parle. J'ai vu ce film quand je vivais une relation similaire à celle de gaspard/margot. Similaire dans l'expérience subjective qu'en a gaspard, en soit elle n'est pas identique. Ces balades, ces discussions, ces instant suspendus, les regards trop craquants de Margot, ces petits instants tactiles, je me sens concerné, forcément. Cette situation de prétendue amitié qui recèle du désir, c'est ce que je vis. Pourtant il ne se passe rien, pas de déclaration fastueuse, pas d'aveu timide, la relation continue. Gaspard vit d'autres histoires, j'ai apprécié comme le reste ces moments mais ce n'est pas l'objet.
J'ai peur de vivre aussi la scène de fin, gaspard se rend compte que c'est Margot qu'il aime et même là, rien, ils la chance d'avoir un amour réciproque mais c'est trop tard, l'été s'achève, le copain de margot va rentrer, Gaspard a trouvé un moyen de s'échapper du choix. Cette scène d'adieu est absolument terrible, l'amour est désormais impossible, strictement, une occasion gâchée. Le Hasard les a fait se rencontrer, Margot a donné pour concrétiser, Gaspard n'a rien fait, les deux constatent l'échec.
Je ne dirai pas que le film m'a mit face à une réalité que je me cachais, il a surement aidé à me rendre compte que c'était vrai. C'est juste l'émotion pure de se sentir concerné par une histoire que je ne vis pas. C'est quand même assez fou quand on y pense.
Ce film m'avait en plus gardé une autre surprise. Dans mes errances mentales je me suis imaginé dans une situation proche de celle de gaspard, à disposer de deux prétendantes, dont celle qui nous occupe. Et je me dis que je me serai comporté comme lui, à ne pas savoir, à profiter des deux autant que possible, se rabattre sur l'autre si l'une ne voulait pas. C'était pas (consciemment en tout cas) une réplique de son histoire. Ce comportement que je trouvais quand même assez étonnant, ben je l'ai aussi. Une preuve que l'amour passionnel n'est pas là, pas encore, peut-être jamais.
Je pense que ce film me suivra toute ma vie tant je sens déjà qu'il m'a marqué. Surtout vis à vis de ma relation "amoureuse". Ce film touche au sublime.