Une jeune femme vit une folle passion le temps d'un été en Bretagne avec un homme dont elle ne connait que le prénom. Une fois qu'ils se quittent, elle lui laisse son adresse, où elle s'est involontairement trompée sur le nom, laissant l'homme dans l'impossibilité de la revoir. Quatre ans plus tard, elle a eu une fille de cette relation, vit avec un autre homme qui envisage de déménager à Nevers pour ouvrir un nouveau salon de coiffure, mais rien n'y fait ; elle a toujours le souvenir de cet homme sans nom qui prend toute la place dans son cœur. Elle croit en sa bonne étoile et espère le revoir un jour.
Située en hiver, l'histoire est celle d'une attente déraisonnable et d'un appel au destin. Celui d'une femme qui vit avec quelqu'un qu'elle n'aime pas vraiment, mais qui pourrait lui apporter le confort matériel. La religion joue une place prépondérante dans le récit, car il est question au fond de la croyance, celle à laquelle se rattache Charlotte Véry, Félicie dans le film. On sent parfois les dialogues vraiment littéraires, comme toute cette scène parlant de métempsychose avec un de ses amis, mais je trouve qu'il y a quelque chose de beau qui s'en dégage. Malgré le temps hivernal, constamment gris, en opposition avec les scènes du début qui se déroulent en Bretagne d'un soleil éclatant.
Il est amusant de constater que Frédéric van den Driessche, qui joue cet homme sans nom, mais avec un prénom, Charles, est plus connu pour être la voix doublée de Liam Neeson et Vin Diesel (que j'aurai réussi à caser dans une critique sur un film de Rohmer !), et ça perturbe un peu quand on l'entend parler, alors qu'ici, il est montré comme quelqu'un d'une grande douceur.
C'est peut-être dommage que le thème du retour, de la croyance, est au fond un trop lourdement emmenés et ressassés à l'image de cette partie très longue consacrée à une pièce de Shakespeare, mais il n'en est rien : Conte d'hiver est un très beau film, et dont la fin sonne comme un rayon de soleil, car après l'hiver, vient le printemps...