"Conte d'hiver" envisage, sous l'angle du conte de fées, l'existence du grand amour, celui dont chacun rêve et imagine, et que l'héroine, patiente et convaincue, finira par rencontrer, on n'en doute pas.
Commencé sous les auspices lumineux et sensuels (une femme nue dans un film de Rohmer!) d'une idylle de vacances, Le film de dénoue,
des années et un enfant plus tard, dans des retrouvailles hasardeuses et optimistes.
Entre ces deux époques, ce ne sont qu'indécisions et revirements de la part de Félicie, incapable d'aimer tout à fait les deux deux amants qu'elle se partage, Loïc l'intellectuel, et Maxence le bourgeois tranquille. Le temps est alors à la grisaille et aux discours invariablement abordés par Rohmer sur les degrés de l'amour, ses choix et ses conjonctures. Comme beaucoup d'héroines rohmériennes, Félicie croit savoir ce qu'elle veut, en l'occurrence l'homme de sa vie, ne transige pas sur les principes, mais ses actes sont alors souvent incohérents, voire irresponsables.
Le film de Rohmer n'est pas aussi agréablement fantaisiste, saison oblige, que d'autres oeuvres. Peut-être aussi parce que la jeune femme qu'est Félicie n'est pas aussi attachante que d'autres; ou que la très mince intrigue du film, peut-être trop long, confine parfois au bavardage.