Cette seconde œuvre d’Oshima impose un style vif, la caméra est portée et rompt avec l’académisme d’Une ville d’amour et d’espoir (1959). Le tournage s’est fait en majorité en extérieur et s’apparente à la naissance de la Nouvelle Vague comme on la connaît en France où les jeunes cinéastes de l’époque prenaient d’assaut la rue. Il appartient alors au pendant nippon au sein de la Nouvelle Vague japonaise avec Shinoda et Yoshida notamment. La lumière se veut minutieuse, les peintures sombres, une certaine subjectivité, un son utilisé minutieusement, Oshima enferme ses personnages dans ses plans, tantôt dans des mouvements en panoramique qui écrasent ses personnages en se refusant de filmer le ciel, tantôt dans des gros plans où les mouvements s’opèrent.
Ici, Oshima montre sa profonde désillusion envers la gauche organisée (ces étudiants qui manifestent mais s’oublie dans l’amour éphémère) et repousse les idées de droite (le conservatisme des générations précédentes comme la morale). Il montre un nihilisme empreint de sensibilité qu’il narre via des innovations narratives et dénote donc par son contenu social entre cette jeunesse, la déchéance et les anciens, la nostalgie.
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