Contes immoraux est sorti en 1974, année de l'accession à la présidence de la République de Valéry Giscard d'Estaing, qui voyait en même temps l'affluence d'oeuvres érotiques et pornographiques sur les écrans. On se rappelle du carton historique d'Emmanuelle, et d'autres films se sont engouffrés dans la brèche comme celui-ci, qui est un ensemble de quatre sketches sur la transgression sexuelle.
Le premier consiste en l'art de la fellation, assimilée à la montée des marées. Oui je sais, c'est abscons... Le suivant est dans la découverte du plaisir solitaire d'une jeune femme, aussi bien avec ses doigts qu'avec d'autres instruments. Le troisième est une gigantesque orgie féminine, donc ça concerne du lesbianisme, et le dernier sketch parle d'inceste.


Ces histoires sont situées à diverses époques, du 15e siècle au contemporain, mais ont toutes en commun qu'il y a quelque d'immoral dans ces actes. Après, chacun est juge sur sa vision de la sexualité, mais à l'écran, il faut avouer que c'est parfois très beau à voir, pas seulement dans la représentation des corps (masculins et féminins) dénudés, mais dans la composition des plans, qui semble très travaillée, avec une absence de graveleux qui fait plaisir. Car si acte sexuel il y a, il est le plus souvent hors champ, ou caché par des éléments du décor, ou le réalisateur filme le plaisir qu'ont ces personnes.


Après, c'est amusant de voir un tout jeune Fabrice Luchini étant déjà le Luchini qu'on connait, à citer des pages de roman pendant que sa cousine s'occupe de lui, alors que la marée monte (métaphore !), mais comme tout film à sketches, ils ne sont pas tous réussis, comme le dernier avec l'inceste.
Mais on ne peut pas nier la beauté plastique qui s'en dégage, car Walerian Borowczyk avait un gout très sûr, pour un film qui est clairement de son temps.

Boubakar
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le 1 déc. 2018

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Boubakar

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