Vu en avant-première en présence du réalisateur, (l'un des frères était indisposé), l'histoire nous plonge dans la Toscane de l'année 1346 et quelques, durant l'apogée de la Peste noire. L'ouverture est grandiose, la musique et les ruptures sonores superbes, le jeu des couleurs et les lumières nous plonge directement dans l'époque. De plus, les paysages sont à couper le souffle, et l'atmosphère qui s'en dégage fonctionne. Les actrices sont toutes "bella", filmées en gros plans, dévorent l'écran. Dans l'ensemble, si l'on retrouve des grands noms, certains brillent par leur éclat tandis que d'autres semblent tout juste sorti du théâtre. On se retrouve en face d'images fortes, maitrisées, et il nous semble tomber amoureux à chaque nouveau visage, comme tout film italien qui se respecte.
Au niveau de l'histoire, une bande de jeunes fuit Florence pour survivre à la Peste. Là, dans une maison de campagne, (sans télévision oblige), chacun va, tour à tour, raconter une histoire. C'est l'idée de conter, métaphore de l'art cinématographique, mais aussi du théâtre. Beaucoup d'allusions, par le cadrage et la mise en scène sont faites, ainsi qu'à la peinture grâce au jeu des costumes. Le film est alors découpé en séquences narrées par les différents protagonistes, mais pêche au niveau du rythme. On est forcément amené à comparer les séquencettes de contes, dont certaines vous feront rires, pleurer ou juste attendre la suivante. Bémol, les jeunes conteurs deviennent vite énervants par leur exclamations et leurs rires qui font parfois très juvéniles et maladroits. On en préfère l'imaginaire et les contes, inspirés du Décaméron de Boccaccio. Parfois, on est même en train de décompter nous-mêmes les contes qu'il reste à attendre. Forcément, tous les personnages ne peuvent raconter une histoire en deux heures, et le film déçoit quelque peu sur sa fin qui apparait bâclée.
Peut-être manquait-il dix minutes pour conclure, ou dix minutes de trop.
Mais le spectacle est à la hauteur, malgré quelques longueurs, on écoute comme un enfant les différents pères Castor sur l'amour, la fuite de la mort et d'autres grands thèmes universels...Certaines histoires valent notre attention. A voir sur grand écran pour la beauté des images que nous offre ces "Contes Italiens" des frères Taviani.

Nitesko
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le 4 juin 2015

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