Les Joy division retrouvés !
En matière de biopic on se souvient entre autre du mauvais trip hallucinogène de Vant Sant avec « Last days » ou bien encore du cliquant « The doors » de Stone. Il faudra désormais compter en matière de référence avec « Control », premier long métrage d’Anton Corbijn. Car il ne se contente pas de raconter avec retenue et affection l’histoire de Ian Curtis, leader foudroyé de « Joy Division », il met en scène aussi son œuvre, en consacrant une large part à ses textes. Somptueusement filmé en noir et blanc, méticuleusement recherché au niveau des cadrages, du découpage, le film vous saute aux yeux comme une évidence. Rarement, metteur en scène a réussi à nous faire pénétrer dans l’intériorité d’un artiste avec un tel dévouement et une pudeur bienveillante. Corbijn maîtrise non seulement son sujet (qui lui tient à cœur), mais surtout son film qui vous étreint la gorge da part en part. Bien évidemment, cela n’aurait pas été aussi probant sans la présence extraordinaire de Sam Riley, qui redonne à l’artiste une deuxième vie avec force et sensibilité. « Control » est une vraie révélation à plus d’un titre, et l’on ne peut s’en défaire qu’à regret, même si l’empreinte qu’il laisse reste à jamais gravée dans nos mémoires comme le chant funeste et sombre d’un artiste en mal de vie.