Vue plongeante sur une place d'une ville qui ressemble à NY mais qui se révèle être être SF pour un plan séquence admirablement maitrisé : un mime le visage recouvert de blanc s'amuse à imiter les passants. Il s'approche de l'un d'entre eux pour le singer et quand celui-ci s'éloigne il continue à le suivre un moment jusqu'à passer à quelqu'un d'autre. Puis on entend par bribes la conversation d'un jeune couple. On comprend qu'ils sont surveillés. Ils tournent en rond sur la place. Un homme les suit avec un micro. Plus loin, dans un van aux vitres teintées deux hommes sont installés près des récepteurs de ces micros, car il y en à 3 sur la place pour ne pas perdre le signal. Le couple s'approche d'un groupe de jazz et la conversation est cachée par la musique. Que se disent-ils à ce moment là ?
Conversation secrète est le 9è long métrage de Francis Ford Coppola. Il sort après le premier volet du Parrain et la même année que son second volet. Nous sommes en 1974, et le réalisateur est dans une période de grande maitrise de ses moyens puisqu'il réalisera peu de temps après Apocalypse Now. Malgré plusieurs passages (au milieu et à la fin du film) ou l'ensemble se ramollit (il y a quelques longueurs) il parvient à nous maintenir tout de même en haleine avec une maitrise technique certaine. Notons une bande son jazz très sympathique. Contexte : nous sommes en pleine guerre froide, la guerre du Vietnam se terminera un an plus tard, Kennedy a été assassiné en 63 et le scandale des écoutes du Watergate en 72. Le thème de l'espionnage est omniprésent. C'est un film sur la paranoïa, sur l'intimité, le voyeurisme qui rappelle parfois Blow-up. Il remportera la palme d'or du festival de Cannes. Dix ans plus tard, Brian de Palma sortira Body Double, un film avec une histoire similaire, mais encore pus réussi. Dans le même genre on peut citer La vie des autres.