Entre les deux premiers volets de la saga Le Parrain, Francis Coppola réalisait un chef-d'oeuvre du thriller paranoïaque tout à fait à part dans la riche filmographie du réalisateur (à la limite il ressemble plus à un métrage de Pakula voir De Palma). Le sujet de ce film permet à Coppola d'étaler sa maîtrise de la mise en scène et du montage images et sons, il y a vraiment des scènes épatantes et nullement tapageuse. L'intrigue est prenante mais l'atout majeur c'est l'analyse du personnage de Harry Caul, on voit peu à peu cet spécialiste de la surveillance renommé plonger dans la paranoïa (il est doué pour son métier mais celui-ci le détruit moralement), mais peut-être encore plus nettement littéralement rongé par les remords et la culpabilité (presque le pêché puisque le personnage est croyant). Gene Hackman en incarnant ce personnage offre probablement sa plus belle interprétation. Conversation secrète est un des plus bels exemples du film qui ne paie pas de mine, duquel on se dit entre deux visionnages qu'il n'est pas aussi bon que ça et que lorsqu'on le revoit, il nous convainc du contraire.