Il s'agit de la première adaptation ciné de James Ellroy, alors que celui-ci n'était pas encore devenu le chef de file du roman noir contemporain.
Adaptation du polar "Lune sanglante", premier tome de la trilogie Lloyd Hopkins, "Cop" constitue une excellente série B, violente et radicale, à l'image de la scène finale, brutale et définitive.
La mise en scène de James B Harris (davantage reconnu en tant que producteur) s'efforce d'installer tout du long un climat pesant, jalonné de quelques respirations (le dîner avec Lesley Ann Warren), dépeignant une ville de Los Angeles glauque et interlope, assez éloignée des clichés habituels.
Egalement coproducteur du film, on sent James Woods particulièrement investi dans son personnage de flic solitaire et obsessionnel, et sa prestation s'avère impressionnante.
Malgré un faible temps de présence à l'écran, les seconds rôles ne sont pas en reste, à l'image de l'attachant Charles Durning ou du martial Raymond Barry.
En revanche, on ressent quelques failles dans la narration, qui s'expliquent notamment par le choix d'adapter "Lune sanglante" de façon simplifiée et pas toujours fidèle, en particulier quant aux motivations du tueur, rendant le dénouement assez bancal dans cette version filmique.
Les plus sévères jugeront même que ce contresens invalide l'ensemble de l'édifice narratif.
A titre personnel, cette option finale regrettable n'aura pas trop entaché mon plaisir de spectateur, et je préfère retenir l'atmosphère oppressante et immersive qui accompagne l'enquête de notre héros.
D'où ma note un brin généreuse, qui vient récompenser un polar urbain efficace, au ton adulte et sans concession.