Coraline fut un excellent conte "pour enfants" (enfin, autant qu'un Alice au Pays des Merveilles) de Neil Gaiman (The Sandman, Stardust,...)
Coraline est désormais également un superbe film d'animation.
Réalisé en stop motion par Henry Selick (L'Etrange Noel de Mr Jack, James et la Pèche Géante), Coraline est l'histoire d'une petite fille qui, emménageant dans une nouvelle (et graaaaande) maison, découvre l'existence d'une porte conduisant à un monde parallèle, exacte réplique de sa propre vie, mais dans une version nettement plus intéressante. Elle y fait la rencontre de son "autre mère", la même, en mieux, et avec des boutons à la place des yeux. Des boutons de chemises, hein, pas des comédons...
Bref, ce monde merveilleux tourne bien vite au cauchemar, on s'en serait douté, et notre jeune héroïne va devoir tout remettre à sa place.
Je ne suis pas d'ordinaire spécialement fana de ce genre d'histoires, mais l'univers de Gaiman m'a toujours intrigué. Ca danse tranquillement entre le fantastique glauquasse (Le Jour où j'ai échangé mon père contre deux poissons rouges) et la fantasy débridée (Stardust, ou De Bons Présages avec Terry "Discworld" Pratchett), et Coraline entre dans la première catégorie avec une certaine fraîcheur. Faut dire aussi que le thème du conte pour enfants est particulièrement casse-gueule et que dès qu'on parle de petite fille et de "monde du miroir", y a toujours le spectre d'une blondinette en chemisier bleu qui se balade devant les yeux des spectateurs. Mais Gaiman n'en est pas à son coup d'essai en la matière. Coraline n'évoquera pourtant rien de bien neuf à ce niveau, y a même le chat qui parle de rigueur, et le traitement graphique limite burtonien (les volutes de branches en moins) pourrait filer des boutons (huhuhu) à plus d'un. La p'tite porte dans le mur pourra également rappeler l'effrayant Labyrinthe de Pan (oui, ce film me fait peur, je vous zute)
Bref, c'est pétri d'influences, tant dans l'histoire d'origine que dans l'esthétique développée pour le film, mais ça garde une identité propre, et très forte, mêlant donc petits personnages en step-by-step dans des décors complètement dingues et quelques angles de vues improbables en images de synthèse. C'est super dynamique, ça dure 1h50, et c'est juste hypnotisant. Je suis sûr d'être passé à côté de 80% des symboles saute-au-yeux du machin, mais m'en fout, l'histoire m'a scotchée à l'écran.
Dernier point, la bande son. Vous me connaissez, VO pawa, et je n'ai vraiment pas eu à me plaindre à ce niveau là. Au doublage particulièrement entraînant de Dakota Fanning et Teri Hatcher, excellentes, s'ajoutent quelques guest-star de luxe comme Ian McShane (le "vilain" de Deadwood). Le chat rappellera aussi quelques souvenirs (c'est l'Imam de Riddick)... La musique, elle, est signée d'un petit français qui a le bon goût de ne pas singer le Danny Elfman chiant et fadasse de rigueur (non, j'aime pas Elfman. Beurk.)
Bref, Caro...pardon, Coraline, c'est bien, c'est beau, faut le voir...
Dites, messieurs... Vous adaptez Des loups dans les murs, maintenant ?