L’histoire n’est pas fondamentalement originale : une RH implacable se découvre des scrupules suite au suicide d’un employé et se se retourne contre sa direction, à ses dépens et ceux de son entourage. La force du film réside dans l’interprétation très juste de Céline Sallette. Jusqu’au bout on se demande si elle a vraiment des remords, ou cherche simplement à sauver sa peau ou son honneur.
Et c’est cette ambiguité qui tire le film vers le haut, et qui captive jusqu’aux derniers instants. Sa confrontation puis alliance avec l’inspectrice du travail est très bien servie par le jeu des deux actrices, complémentaires.
Côté technique, la gestion la lumière et l’alternance maîtrisé des couleurs froides et chaudes font mouche. Le regard de Nicolas Silhol sur l’entreprise est acerbe, et si Corporate ne nous apprend pas grand chose sur la déshumanisation croissante du milieu de l’entreprise, il a le mérite de nous forcer à regarder cette réalité en face, pas comme si elle n’appartenait qu’à l’entreprise d’à côté.