Sorti en 1940, le film se démarque des oeuvres de propagande les plus emphatiques. En revanche, l'intrigue et le propos de "Correspondant 17" sous-tendent souvent, de la part d'Hitchcock, en anglais qu'il est, la nécessité pour les Américains d'entrer en guerre au secours de l'Europe anti-nazie.
Pour ce qui est du sujet, où un journaliste américain tente en Europe de démêler une intrigue d'espionnage et de confondre un groupe de sympathisants nazis, reconnaissons qu'on verra par la suite des récits hitchcockiens beaucoup plus habiles et efficaces. La rigueur et la vraisemblance n'ont jamais été les principes favoris du cinéaste mais, ici, la simplicité et la facilité de l'histoire ne sont pas de nature à initier un suspense captivant.
Des scènes sont péniblement surjouées, entrainant un développement peu subtil de l'action. Il en est d'autres, heureusement, au coeur de ce scénario un peu maladroit, où l'on retrouve l'inspiration et l'originalité du réalisateur. La scène du moulin en Hollande, par exemple. Et puis celle, cruelle, de l'avion, métaphore de l'Europe en perdition.
Au final, "Correspondant 17" est un film trop long, parfois évident ou inutilement bavard.