Flic à la retraite, atteint par la maladie d Alzheimer, Charles (Dussolier) est placé par son fils dans une maison de soins.
Cette immersion dans le monde de la mémoire qui flanche se double d'une intrigue policière. Car, déformation professionnelle, flair de l'ancien policier ou symptôme de paranoïa, Charles se prend à suspecter de meurtres les décès ordinaires des malades. Il enquête dans les couloirs de la clinique et, si l'intrigue en soi n'est pas haletante, son intérêt provient justement du fait qu'on ne sait jamais si les accusations formulées par Charles procèdent d'une raison défaillante ou d'une remarquable perspicacité.
André Dussolier est très bien dans ce rôle d'enquêteur dont les investigations sont entravées par ses pertes de mémoire et par la surveillance des soignants. Le sujet de ce polar en forme de huis-clos présente quelque ressemblance, lointaine et modeste, avec "Vol au-dessus d'un nid de coucous" en ce sens où Charles, moins atteint que ses congénères et co-résidents, est le seul à lutter, à ne pas subir complètement la maladie. Au-delà du caractère policier du film, le sujet, sans être une étude clinique d'Alzheimer, a l'intérêt, peut-être la vocation, de témoigner des affres de la maladie.