À 74 ans, il s'agit du dernier film du regretté Andrzej Żuławski qui est décédé quelques mois après la sortie. Également scénariste, il adapte le roman d'un auteur polonais (Witold Gombrowicz) connu pour ses œuvres nébuleuses, complexes sur le plan psychologique et hermétiques dans leurs parallèles sociaux. C'est tout ce qui compose le style cinématographique de Żuławski depuis ses débuts et on sent que le cinéaste est dans sa zone de confort ; un peu trop même puisqu'il en oublie par moment de partager avec le spectateur. Le long-métrage démarrait pourtant clairement, avec deux jeunes hommes arrivant dans une maison d'hôte française, en recherche d'inspiration. L'un d'eux tente d'écrire un livre et, face à l'excentricité de la famille qui l'accueille, se montre tout aussi illuminé, se perdant en fantasmes et extravagances. D'autres évènements mystérieux ponctuent le séjour jusqu'à entraîner les personnages dans des échanges et péripéties de plus en plus en plus absurdes. Quoiqu'il en soit, les acteurs sont investis dans leurs rôles farfelus et gardent une authenticité convaincante, notamment dans les dynamiques incongrues qui se développent entre eux. L'imagerie ample et naturelle de prédilection du réalisateur est de mise, et culmine évidemment dans l'excursion spirituelle au milieu d'une nature froide et enneigée. Si le sens échappe, à première vue, la maîtrise cinématographique envoûte à elle seule, même si on n'a peu d'idées du propos final.