Sur le sentier de l'Enfer
C'est quand même agréable de terminer un film et de se dire : waaa, c'était bon. C'est ce qui s'est passé après avoir vu "Men in War". Et même pendant.
En effet, je n'en revenais pas de la simplicité de la situation, de la trame. Un prétexte pour entrer dans le mental de soldat, des personnages en souffrance, qui n'ont plus de repères. Les dialogues ne sont pas si nombreux que ça, mais permettent toujours d'avancer dans la psychologie, de faire évoluer les personnages. Les conflits externes ne sont pas pour autant délaissés ; régulièrement le chemin est parsemé d'embûches qui demandera à nos soldats trouillards beaucoup de courage.
La mise en scène est toute aussi minimaliste ; prenez des acteurs, habillez les en soldat, et faites-les ramper ou marcher dans des prés, des sentiers, des bois. L'ennemi est invisible. On a l'impression que les héros affrontent le vent. C'est stupéfiant. Les acteurs sont au top. Robert Ryan, je l'aime bien depuis que je l'ai rencontré dans "The wild bunch", mais c'est la première fois qu'il me fait cet effet. Puis ce montage qui laisse la part belle au silence : le silence sonore mais aussi le silence visuel, le vide quoi ! Et puis, subtilement, Mann veint filmer des petits détails. Des mains qui tremblent, des jambes qui marchent, des yeux qui observe. Cela donne l'impression au spectateur d'être avec les soldats.
Bref, "Men in War" est un très bon film de guerre, assez radical dans son message et ça fait du bien.