Autobiographie d’un épouvantail
En collaboration avec Laurent Boileau, Jung adapte sa propre bande dessinée autobiographique, « Couleur de peau : Miel », où il raconte comment il fût trouvé à 5 ans, abandonné sur un marché de Séoul, puis adopté par une famille belge en 1971.
Le film entremêle documentaire en prise de vue réelle, images d’archives et en majeure partie une reconstitution introspective réalisée en animation 2D et 3D. Esthétiquement, ça fonctionne très bien, mais c’est avant tout la richesse de cette histoire qui fait tout l’intérêt de cette œuvre. Jung nous raconte en effet avec honnêteté son enfance, sans mettre de côté les difficultés, comme l’éducation musclée des années 70 par exemple. Si tout se passe plutôt bien avec sa nouvelle famille au début, s’intégrant comme il faut à ses nouveaux frères et sœurs, c’est à l’adolescence que les problèmes pointent le bout de leur nez pour le jeune héros, vivant un passage à vide face au vertige de ses origines. Sans en dire plus, disons simplement que la fin est assez déchirante et on ne peut que se réjouir que l’auteur ait réussi à faire son travail de résilience, notamment à travers le dessin, puis maintenant le cinéma, où il est parvenu à exprimer avec brio son histoire personnelle à travers une quête existentielle juste et touchante.
Une bien belle réussite que ce film, il ne faut pas passer à côté.