Avec ce « Coup de foudre à Bollywood », on ressent nettement l’intention de Gurinder Chadha de s’ouvrir les portes du marché américain. Le film multiplie les concessions pour répondre aux exigences de l’Oncle Sam, même s’il serait plus approprié de parler ici de véritable capitulation sans condition ! Veillant bien à ne pas effrayer le public occidental par trop d’exotisme, le film prend bien garde d’assurer son quota de blancs et de scènes tournées aux USA, d’échafauder une morale bien consensuelle, de faire les passages musicaux à la sauce MTV, de tresser une histoire d’amour à la « Amour, Gloire et Beauté », et surtout de respecter la durée standard d’1h45. Le résultat en est des plus affligeants : réalisation plate, photographie fade et interprétation insipide sont autant de boulets qui aident cette bluette de pacotille à toucher au plus vite les fonds abyssaux de l’insignifiance. Même les yeux de la belle Aishwarya Rai, d’habitude remplis de tant d’émotion, sont ici aussi secs que du plastique. Que ceux qui espéraient avoir ici un avant-goût de cinéma indien ne se laissent donc pas berner : ce film n’est rien d’autre qu’un gros hamburger au curry bien lourd et bien gras qui n’approche ni de près ni de loin la saveur d’un bon film bollywoodien.