Allez Trincamp !

Jean-Jacques Annaud avait tout vu avec cette comédie très grinçante sur le milieu du football.

Et pourtant c'était il y a près de 45 ans.

L'histoire est vieille comme le monde,

un gars qui passe inaperçu partout où il passe, un footeux moyen, un homme lambda qui ne rentre pas dans les cases.

Il a une maitresse qu'il essaye de voir quand le mari est en visite, et il essaye de se faire une place dans un monde qui n'est pas le sien.

Il joue dans une petit club, tenu par des notables qui ne voit que leur intérêt.

Tiens nous sommes déjà dans le foot business, malgré tout.

Et ce petit club, devient un club un peu plus important, avec une vedette exécrable qui ne pense qu'a lui (tiens ça me rappelle quelque chose) et qui un jour à l'entrainement est blessé par notre obscur joueur de foot.

Sauf que dans ce brave petit village, quand on est exclus du club, on est exclus de son entreprise et on est exclus de chez soit.

Merci l'excellent Jean Bouise parfait dans son rôle.

Autour de tout cela, nous avons ce François Martin qui donc est marginalisé, et qui en plus un soir est accusé de viol.

Et c'est là ou toute la justesse de Jean Jacques Annaud fait mouche, avec ce bal des faux culs, qui au lieu de faire accuser le bon, sauf que c'est la pseudo vedette du club, et bien nous trouve un parfait bouc émissaire.

Le reflet de la société avec les politiquement corrects et les autres.

Le milieu du foot est parfaitement égratigné, la parfaite société l'est également, et ce monde de 1979 est le même, puissance 1000 exacerbé à notre époque !

Et puis la seconde partie du film avec le coup de génie de notre François devenu malgré lui le héro, grâce à un but à la con.

Et la le tapis rouge lui est déroulé .

Oublié qu'il est un soi disant violeur, on s'en fout puisque le club de foot s'est qualifié.

D'ailleurs la scène de la prison est tellement révélatrice; ou on a quand même le soi disant violeur qui veut retourner dans sa prison, et qui est carrément "persona non grata".

Tout est dit dans cette scène !

Et voilà donc la vengeance qui se met en place, et les vingt dernières minutes sont à déguster avec un plaisir coupable.

Le repas est digne d'un fin gourmet du jeu de massacre.

Ou comment François Perrin va faire monter le suspense crescendo jusqu'à l'exécution de ses vengeance, oui du grand art.

Coup de tête n'est pas qu'un film sur le foot, c'est juste un film sur la connerie humaine, avec un méga CH.

A voir, ne serai ce aussi que pour retrouver tout ses acteurs qui sont tous parfait.

Mais a voir surtout pour se dire, que 45 ans après, on a pas bougé d'un iota, et que le plus important n'est pas dans le fait qu'on accuse un homme ou pas du pire, non le plus important est bien que le club de foot se qualifie.

Jouissif, ne serai ce que de voir la tête de ses citoyens si parfait qui retournent leur veste au moindre coup de tête dans le but !

Et oui, un coup de tête en pleine lucarne.

Jean Jacques Annaud avec son électron libre Patrick Dewaere, touche pile poil au bon endroit.

Aucune expulsion, ni carton rouge, non juste un parfait tacle glissé au monde du foot et à tout son environnement de vautours.

(Tiens on dirait qu'on parle d'un fait divers bien actuel)

Coup de tête ou un film que beaucoup de "vrais" amoureux du foot devraient regarder !