Dans les filets de François Perrin...

Deuxième long métrage de Jean-Jacques Annaud Coup de Tête fait figure de véritable tour de force scénaristique, témoignage de l'implacable mécanique drolatique de Francis Veber doublée de l'hénaurme prestation du flamboyant Patrick Dewaere en la personne de François Perrin, antihéros aussi minable qu'attachant.

Doué d'enjeux solides tenant place dans la ville imaginaire de Trincamp le scénario narre la destinée rocambolesque d'un modeste footballeur littéralement traîné dans la boue par les différents habitants de ladite ville, qui - des suites d'un heureux concours de circonstances - va devenir un véritable héros local puis se trouver porté au pinacle par les mêmes l'ayant fortement rejeté au préalable... Dépeignant toute l'hypocrisie d'une communauté chauvine et crasse bien comme il faut ainsi que la corruption de ses hauts notables et indignes dignitaires Coup de Tête est une franche réussite de comédie franchouillarde que n'aurait sans doutes pas renié un certain Yves Boisset, tant la société contemporaine s'y voit passée au crible avec un mélange d'insouciance et de causticité pleinement bienvenues.

Les mots manquent pour décrire la composition de Patrick Dewaere, irrésistible en Perrin prenant un malin plaisir à rendre chèvre toute cette bande de tartuffes ne s'encombrant ni de morale ni de scrupules, n'hésitant pas à instrumentaliser leur bouc émissaire pour ensuite lui cirer les pompes dans la plus pure obséquiosité. La scène du dîner mondain demeure - en ce sens - un formidable moment de jubilation dramaturgique. Epaulé de la très sympathique composition de Pierre Bachelet et flanqué d'une pléthore de gueules du cinéma des années de jadis (Jean Bouise, Michel Fortin, Michel Aumont, Maurice Barrier, Gérard Hernandez, Robert Dalban, Hubert Deschamps, entre autres...) Coup de Tête s'agit d'une excellente comédie de la décade 1970, film culte de toute une génération à voir et à revoir impérativement.