Au cinéma, comme dans la vie, toute vérité n'est pas forcément bonne à dire. En effet, l'excès de sincérité, surtout dans un art du spectacle, conduit souvent à se coller une balle dans le pied.
Celle de Coup de Théâtre se montre presque fatale pour le film, surtout quand il assène, avec un air qui se veut sans doute complice, que quand on a vu un whodunit, on les a tous vus.
Car sous prétexte de connivence et d'effacement du quatrième mur, Tom George semble déjà démissionner à peine son film commencé. Comme un aveu d'impuissance, ou pire, de je-m'en-foutisme inconséquent.
Un mauvais message en tous cas.
Car Coup de Théâtre, qui en est totalement dénué du reste, se contente de paresseusement végéter sur quelques tropes du genre, sans jamais les remettre en cause. Il relève les clichés pour, seulement quelques secondes plus tard, les user un peu plus encore.
Et tandis que l'on pouvait s'attendre à une certaine drôlerie au regard d'une bande annonce plutôt engageante, il faut reconnaître que le film n'apporte pas grand-chose de plus en cette matière, se montrant déceptif : on est assez loin en effet d'une émulation du cinéma de Wes Anderson, auquel on aurait retranché la mélancolie lunaire et le décalage, pour privilégier les jolies couleurs et la symétrie des plans.
Il sera dès lors assez compréhensible de lire l'agacement des plus sourcilleux. Cependant, de manière étrange, le masqué n'a pas détesté sa séance. Car s'il se montre paresseux, le film n'en est pas pour autant déplaisant. Il se laisse suivre volontiers, sans cependant enthousiasmer. Car il reste une enquête en charentaises, confortable mais sans aucune surprise, une photographie assez cossue, quelques jolis plans en certaines occasion. Mais surtout, c'est la présence et la dynamique entre Sam Rockwell et la jolie Saoirse Ronan qui suscitent une certaine bienveillance. Tout comme celle d'un Adrien Brody goguenard.
La musique entraînante du formidable Daniel Pemberton n'est pas non plus étrangère au rattrapage du film, tout aussi malicieuse qu'inventive, qui donne tout de suite envie de s'acheter le CD de la bande originale.
Mais il reste cependant un arrière goût de déception, faisant penser que sur le même terrain, A Couteaux Tirés, cette déclaration d'amour au genre déclamée de manière extrêmement moderne et futée, peut continuer de dormir tranquille...
Behind_the_Mask, Aghat(a) the power.