Le film met en scène les conditions de travail dans une usine de confection, et le ras-le-bol des ouvrières qui les mène à une occupation de l'usine et à une séquestration du patron. Bien qu'il s'agisse d'une mise en scène, Karmitz donne au film un aspect documentaire, aussi bien dans la manière de filmer, que par les comédiennes dont beaucoup sont de véritables ouvrières du textile et non des actrices professionnelles. C'est un exemple typique du cinéma militant des années 70 et il est intéressant de noter que le sujet est à peu près le même que le film de Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin, Tout va bien, réalisé et sorti la même année. Mais, évidemment, la forme est extrêmement différente et la comparaison est cruelle pour le film de Karmitz, réalisateur estimable mais bien loin de posséder le génie de Godard. Cela dit, le film est bien fait, assez juste, souvent très émouvant, même si on peut trouver que le patron et les délégués syndicaux, présentés ici comme plus ou moins complices du patronat, sont assez caricaturés.