Très content d'avoir exhumé cette petite pépite oubliée du cinéma commercial post eighties, qui m'aura offert un vrai bon moment de détente.
Alors soyons clairs, je surnote un peu. C'est le genre de réussite modeste qui ne présentera aucun intérêt particulier pour les cinéphiles exigeants ou pour ceux qui, contrairement à moi, n'ont pas grandi devant ce type de films - ce qui leur octroie une certaine aura de nostalgie bienfaisante.
J'ai su que j'allais aimer "True believer" dès que j'ai découvert la relation qui unit James Woods et Robert Downey Jr, deux de mes comédiens préférés sur cette période, qui interprètent deux avocats de générations différentes.
Woods incarne un ancien défenseur des étudiants contestataires, black panthers et autres opposants du pouvoir, qui semble avoir perdu la foi, puisque ses clients sont désormais exclusivement des petits trafiquants de drogue. Quant à Downey Jr, c'est un jeune diplômé en droit idéaliste et naïf, fasciné par son aîné au point de renoncer à des jobs bien mieux rémunérés pour pouvoir le côtoyer au quotidien.
Certes, les deux comédiens ne signent pas la prestation la plus aboutie de leur carrière respective (avec notamment un Woods plus cabot que jamais, comme si le fait d'arborer cet improbable catogan immonde l'avait totalement désinhibé), mais leur simple présence conjuguée apporte au film la touche de fantaisie et de bonne humeur qui le distingue du tout-venant.
Car "True believer" reste un film de procès, avec ses artifices, ses codes et ses pesanteurs qui en rebuteront certains. Néanmoins, le scénario de Wesley Strick parvient à conjuguer habilement une enquête policière bien fichue et une critique (légère mais bien réelle) du système judiciaire américain, même si certaines ficelles narratives sont un peu grosses et si l'ensemble manque clairement de subtilité.
On est bel et bien dans le registre du divertissement grand public, le seul que connaisse le réalisateur Joseph Ruben. A quarante ans à peine, Ruben a déjà tourné six long-métrages avant "True believer", qui constituera sans doute le sommet de sa filmographie avec "Money Train".
Un mot sur les seconds rôles : Kurtwood Smith campe avec talent un procureur sans scrupule (loin de son personnage bourru de Red dans "That 70's show"), tandis que Luiz Guzman et Tom Bower font chacun une apparition remarquée.
On apprécie en outre de revoir Charles Hallahan (échappé de "Rick Hunter"), et on regrette l'absence d'atout charme au féminin, même si Margaret Colin ne démérite pas en enquêtrice renfrognée.