Ah, le mariage. Une si belle institution, une bien jolie tradition... La robe de princesse pour la mariée, la soirée festive, la nuit de noce, la lune de miel et tout le tralala...
Ce marier, c'est bien joli, mais reste la suite. Et les beaux mariages qui unissent deux amants se regardant avec amour plusieurs décennies plus tard, ça l'est encore plus. Sauf que parfois, il y a des hics. Adultère, lassitude, jalousie, problèmes familiaux, mort... Nul n'est à l'abris, ne l'oublions pas !
En tout cas, c'est ce que nos deux tourtereaux auraient dû avoir en tête dans cette adaptation de S. King, scénarisée par le Maître.
Et qui dit S. king, dit forcément problème. Un titre si pompeux, A good Marriage, ne pouvait qu'annoncer le pire et c'est ce qui arrive.
Que faire face à la dure réalité lorsqu'elle vous éclate en pleine figure, brisant tout ce que vous pensiez savoir, piétinant tout ce dont vous aviez rêvé, brisant votre vie à jamais ?
C'est à ce genre de questions que doit répondre la pauvre Darcy lorsqu'elle découvre que le mari aimant qu'elle pensait avoir épousé est en fait un célèbre tueur en série venant de régler son compte à sa douzième victime.
Alors que chacun atteint son heure de gloire, que faire pour protéger sa famille, leur bonheur, leur vie ? Et accessoirement pour éviter d'autres victimes ?
Et que faire face à ces incessantes hallucinations imposées par sa conscience ?
Le film nous invite -nous aspire devrais je plutôt dire- dans la tourmente de Darcy. Ses craintes pour sa vie, ses hallucinations, la pression de ce nouveau quotidien, la tentation d'en finir avec la monstruosité et l'image qu'elle se renvoi d'elle même.
Le film fait ainsi tout ce qui est nécessaire pour nous plonger dans un océan de craintes et d'interrogations. On comprend Darcy sa colère, sa peur, puis on la perd. Pourquoi cette résignation ? Pourquoi cet espoir ? À mesure que le films avance, le spectateur se met presque à douter, encouragé par le sombre inconnu qui suit le couple et les déductions de cet homme.
Darcy devient elle folle ? Est elle innocente ? Coupable ?
À mesure que le film avance, que les scènes troublantes se déroule, on se demande qu'en penser.
Jouant avec des plans fixes, des cadrages souvent très bon et un scénario sans faille, A Good Marriage est un bon film soutenu par de très bon acteurs qui parvient à immerger le spectateur dans cette maison coquette et dans cet enfer qui ne dit pas son nom.
S'il n'y a ici nulle trace de surnaturel ou d'effroi véritable, le film n'en est pas moins réussis et saura scotcher son audience par sa simplicité tout autant que par les atrocités dont il est question. Stephen King aime troubler par les détails, rendre le quotidien dangereux, les certitudes incertaines, et nous avons là un bon exemple de son talent dans un film dirigé avec efficacité. Certes, ce n'est pas film du siècle, mais un bon thriller qui se laisse regarder avec un grand plaisir.