Un ancien sheriff, un vieux de la veille, un peu dépassé, qui manque de se faire écraser par la première voiture qu’il croise, se lance dans une dernière mission avant de raccrocher, convoyer de l’or. Pour l’aider à faire le boulot, un vieil ami à la morale vacillante l’accompagne avec un petit jeunot dragueur et bagarreur, que l’on qualifiera gentiment d’imbuvable. Un peu plus tard, une jeunette, mignonne, tantôt charmante, parfois exaspérante, souvent naïve rejoint le convoi.
Une course pipée entre un chameaux et des chevaux, les retrouvailles entre les deux amis, le vieux sheriff qui va lire son contrat dans une autre pièce pour cacher sa vision faiblissante, les discussions pleines de nostalgie entre les deux amis, une petites scène de drague dans l’ombre d’un tas de foin… la première partie nous offre un western classique et léger où, déjà, les thématiques chères au réalisateur se mettent doucement en place : une période révolue, la vieillesse, la mélancolie, les inadaptés, l’amitié, la trahison…
…Et puis d’un seul coup, la voilà qui arrive de nulle part, sans crier garder, la violence, crue, viscérale, glauque, quand la petite troupe arrive dans une ville minière perdue au milieu de nulle part. Cinq frères dégénérés, un bordel, une mère maquerelle et une bande de rustres alcoolisés pour une scène de mariage glaciale. Le grand Sam nous livre les prémices de sa vision désenchanté du Western. Et puis Warren Oates et LQ Jones sont déjà là.
Une ode à l’amitié, plantée au milieu de paysages magnifiques.