Un gestionnaire est recruté par une famille propriétaire d'une clinique au bord de la faillite. Il se fait aider dans sa tâche par une infirmière. Mais son travail va bientôt entraîner la méfiance des héritiers. Troisième long-métrage de Masumura, Danryû démontre toute la maîtrise d'un jeune cinéaste talentueux, qui sait évoluer entre romantisme et cynisme. Ici, l'hôpital se moque de la charité, et c'est tout un microcosme individualiste, à l'image de la société japonaise, qui se débat en luttes intestines sur fond d'intérêts très personnels. Le film est très dense, avec ses intrigues croisées, professionnelles et intimes, racontées avec un sens du rythme constant, sans pour autant négliger la mise en scène, d'une précision redoutable et d'une efficacité calculée. Danryû n'a pas encore la cruauté perverse de quelques uns des grands films à venir de Masumura mais témoigne déjà de la virtuosité d'un réalisateur imprégné de la tradition du cinéma japonais pour mieux lui donner des couleurs modernes et agressives.