Violet,qui écrit des chansons,quitte sa petite bourgade du New Jersey pour tenter sa chance à New York.Ce n'est qu'à 80 km mais c'est un autre monde:saleté,insécurité,surpopulation,gigantisme.Elle dégote un boulot de serveuse dans un bar un peu spécial,en attendant que le succès arrive.Le film a parait-il bien marché en son temps,nonobstant sa relative insignifiance,et pourtant peu de ceux qui y ont participé ont fait une grande carrière après ça,à commencer par le réalisateur David McNally qui a quasiment disparu.C'est produit par l'improbable mais fécond attelage formé de Jerry Bruckheimer et de Touchstone,filiale de Disney.L'influence de la maison Mickey semble prépondérante dans cette gentille bluette qui présente l'avantage d'être sympathique et sans prétention.C'est léger et ça manque de lignes de force,le scénario de Gina Wendkos peinant à trouver un équilibre dans sa narration.Certains éléments qui nécessiteraient des développements sont traités de manière elliptique tandis que des séquences sans véritable portée s'étirent et se répètent pour donner une impression de remplissage.L'attraction du film est bien sûr ce bistrot-boîte de nuit où échoue Violet et qui a la particularité d'avoir des serveuses qui dansent lascivement sur le comptoir devant une foule déchaînée.Tout ça parait excessif et artificiel,et n'est pas sans rappeler "Cocktail" avec Tom Cruise,assez approchant dans le genre barmen spectaculaires.Il y a cependant ici quelques qualités,l'oeuvre montrant bien la différence entre la tranquille vie provinciale et la jungle new-yorkaise,ainsi que la difficulté qu'il y a à percer dans le showbiz.La jeune femme se trimballe partout avec sa cassette de démo et se fait éconduire par tous les réceptionnistes des maisons de disques qui en voient passer des comme elle par centaines.Pas évident de s'imposer dans une ville où 25000 artistes tombent dès que tu shootes dans un réverbère.Il reste la solution,certes aléatoire,des scènes ouvertes,mais Violet est paralysée par le trac et est incapable de chanter devant un public,ce qui règle le problème.Cette héroïne est craquante et transcende son côté oie blanche égarée en territoire hostile par son naturel,sa modestie,sa volonté farouche,son humour et sa profonde gentillesse,qui lui permettront in fine de vivre de jolies histoires d'amour et d'amitié.Dommage que la bande-son,qui devrait constituer le point d'orgue du film,soit si faible au point qu'on ne croit guère au talent de Violet.Même le titre phare "Can't fight the moonlight",chanté par LeAnn Rimes,qui double vocalement l'actrice, et qui fut un hit considérable,n'a pas grand relief.La très mignonne Piper Perabo porte le film sur ses frêles épaules et exprime idéalement le mélange d'enthousiasme et de naïveté guidant le personnage.Adam Garcia est charmant dans le rôle de son amoureux moins désinvolte qu'il ne veut le paraître.Ni l'un ni l'autre ne feront hélas une importante carrière.Pas plus d'ailleurs que les jolies Izabella Miko et Tyra Banks qui se trémoussent agréablement sur le comptoir,seule leur camarade Bridget Moynahan ayant connu par la suite la lumière des projecteurs.Maria Bello est très bien en tenancière de bar "qui en a " et Melanie Lynskey sait être émouvante en indéfectible meilleure amie.John Goodman,toujours parfait,campe le père aimant mais maladroit de Violet alors qu'on voit passer en vitesse Victor Argo,acteur fétiche d'Abel Ferrara,et Johnny Knoxville,le leader des Jackass.