Un film horrifique avec des alligators dans les rôles vedette ? J'adhère tout de suite ! C'est le genre de production que j'aime particulièrement regarder avec beaucoup d'attention sur un grand écran, je m'en régale beaucoup la plupart du temps. On était bien servi pendant l'été 2018 avec le mégalodon dans le film The Meg et en cette été 2019, c'est un autre animal carnassier et aquatique qui débarque au cinéma pour nous foutre des sacrés frissons. En toute franchise, j'avais surtout une motivation précise à mater cette réalisation, elle vient justement du réalisateur.
En sortant des longs-métrages convaincants comme Haute Tension ou Piranha 3D, Alexandre Aja avait largement prouvé depuis le temps que les genres filmiques horreur et fantastique étaient des domaines cinématographiques qui maîtrisaient à la perfection, il a toujours trouvé le parfait équilibre entre ce qu'un public cherche dans ce genre de production et ce qu'un film peut offrir à son public. De plus, il avait Sam Raimi parmi les producteurs de la réalisation, ce dernier nous a bien surpris avec sa trilogie délirante et impensable Evid Dead. Rien qu'avec ces deux derniers dans le coup, la production partait sur de bonnes bases techniques et professionnelles.
Le film se lance par une simple et efficace introduction de l'héroïne principale et le dénouement ne mets pas trop de temps à se lancer. Dès ce moment précis, c'est purement du suspense à haute intensité et de l'action carabinée à tout instant, la peur s'installe immédiatement et une ambiance de grande frisson s'impose tout à coup. On n'est pas déçu sur ce point, cela confirme tout à fait ce que le réalisateur a toujours été capable de faire jusqu'à aujourd'hui. Pas mal de choses sont assez surprenantes à voir, à commencer par l'héroïne jouée par Kaya Scodelario (Sortie fraîchement de la trilogie Le Labyrinthe). Contrairement à pas mal de personnages féminins vus dans les films horreur, elle ne reste pas sur place, elle ne crie pas et ne laisse pas la peur l'envahir.
C'est une guerrière déterminée, une battante qui ne recule devant rien, elle casse littéralement un cliché souvent répété dans plein d'autres productions de même genre. Il y a également un autre truc qui m'a agréablement surpris, c'est l'animation fantastique et persuasive des alligators. Au début, l'équipe technique voulait utiliser des animatroniques mais les techniciens se sont vite rendus compte que les mouvements n'étaient pas assez réalistes pour convaincre le public. Ils n'ont pas eu d'autres choix de saisir un tiers du budget pour financier les effets visuels, tout en appliquant des actions humaines pour mettre en animation des mouvements simples, sans faire appel à la technologie numérique.
Pour des grands reptiles réalisés numériquement, je trouve qu'ils sont pas mal foutus. Ils ont l'air vrais, ils sont vraiment terrifiants et totalement impitoyables, ce sont des véritables bouffeurs de chair fraîche ambulants. Et la dernière chose qui m'a également plus, c'est le fait d'intégrer le fait qu'un territoire américain soit la cible d'un ouragan dévastateur et aussi hostile que les alligators. Avec tous ses éléments bien intégrés dans l'histoire, on a tout ce qu'il faut pour bien respecter rigoureusement le cahier des charges.
Toute la production est une série de péripéties et d'actes de bravoure très bien gérée dans l'ensemble et visuellement, cela commence même par une échappatoire risquée dans les sous-sols d'une maison prête à s'effondrer à tout moment (Certainement le pire endroit à y être dans une maison quand un ouragan et des alligators sont dans les parages). Le rythme est régulier et les scènes d'action font parfaitement leur effet.
On sent bien que les gros moyens techniques ont été employés pour chercher le plus de sensations possibles (passage entre les tuyaux, l'eau qui monte, des arbres qui se fracassent contre des fenêtres, lampe de poche qui doit être rechargée manuellement et régulièrement), la pression est carrément omniprésente. Il n'en faut pas plus pour me surprendre, cela m'a amplement suffi pour passer un bon moment fort tensionnel. 8/10
Allez ! Viens-là espèce d'enfoiré !