Ce film est l'un des plus éprouvants qu'il m'ait été donné de voir depuis quelques mois : plus de deux heures de laideur, de bêtise, de vulgarité, le tout mis au service de l'habituel message ultra réactionnaire de l'Amérique WASP : on rigole avec (de...?) la mocheté à la tronche de chihuahua parce qu'elle utilise des mots vulgaires (oh ! shocking), parce qu'elle baise comme un homme (mais en restant habillée, ne choquons pas l'Amérique !), boit comme un homme, fume des joints comme un homme, avant de la renvoyer bien vite là où est sa "vraie" place, pom pom girl pour séduire le beau et richissime médecin qui lui réapprend les vraies valeurs de la société. On avait l'habitude que Judd Apatow plombe ses meilleurs films par une apologie du retour à la norme, mais là, toutes les bornes sont explosées (à sa décharge, c'est la répugnante Amy Schumer qui a écrit le scénario, paraît-il...). Ceci dit, Apatow reste le mauvais réalisateur qu'il a toujours été sur le plan purement technique : "Crazy Amy" n'a aucun rythme, s'éternise au delà de toute logique, et est d'une banalité visuelle et narrative inimaginable. Non seulement, on ne rit quasiment jamais devant les vannes rances et pesantes d'Amy Schumer, mais, comme actrice, elle est tout simplement insupportable, rendant chaque minute du film où elle est à l'écran (et elle est presque toujours à l'écran) un véritable calvaire. Pas loin de l'horreur absolue. [Critique écrite en 2016]