Heaven & Hell
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Je connaissais mal l'oeuvre de Peter Jackson antérieure à ses grandes adaptations pompières de Tolkien (ah ah ah !! - non mais je les aime quand même... enfin, Bilbo pas tant que ça...). Du coup, ce film fut pour moi une agréable surprise. Inspiré d'un fait divers fameux dans son pays - paraît-il -, Jackson filme au plus près l'intimité de deux jeune filles, unies par une imagination débordante et par une forme d'amour scandaleuse pour l'époque (nous sommes dans les années 50). L'intérêt du film réside à la fois dans la grâce avec laquelle on nous montre cet amour qui naît puis s'épanouit dans une grande innocence, et dans la fracture sourde qu'entraîne cette relation, confrontée à la rigidité de la morale du temps. On sait gré au réalisateur de ne pas tomber dans la caricature, de ne céder à la tentation d'aucun machiavélisme. Le personnage de la mère de l'héroïne (par exemple...) illustre bien cet aspect : limitée malheureusement par la bien-pensance ambiante et par son peu d'éducation, elle n'en est pas moins une femme bonne, sincère, qui s'inquiète pour sa fille. [Alerte SPOILER] Parallèlement, l'amour très innocent qu'éprouvent l'une pour l'autre les deux héroïne, et leur réelle souffrance quand on leur interdit de se voir, les conduit progressivement à refuser toute humanité à ceux qu'elles estiment responsables de leur séparation, et passent ainsi insensiblement du statut de victimes à celui de bourreaux. D'ailleurs, ne choisissent-elles pas de défouler leur haine sur la personne qui, finalement, est la plus vulnérable, la plus faible, sur la victime la plus facile ? [Fin SPOILER]
Toutefois, au-delà de ces considérations morales, ce qui pour moi marche le mieux dans le film, c'est la manière qu'a l'auteur de filmer un premier amour avec une grande justesse. On comprend ces émois comme de l'intérieur, on est totalement avec les deux jeunes filles (remarquablement interprétées, d'ailleurs), et il y a quelque chose de très naturel dans la façon dont c'est amené : ce qui suffit à prouver qu'il y a un coeur derrière la caméra. Et il faut bien admettre que ça ne transparaît pas toujours dans les toutes dernières oeuvres du même réalisateur (il s'agissait, si je me rappelle bien, d'un genre de clip de heavy metal qui durait plus de huit heures...)
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le 9 oct. 2015
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