(Micro Critique Flash)
Suite tout à fait honnête et fidèle du premier volet, celle-ci développe de nouveaux thèmes concernant le parcours initiatique du héros (y en a d'autres dans le camps adverse): L'accession au trône, la confrontation à l'échec (parce qu'une fois au sommet, les pessimistes diront qu'on ne peut que redescendre), la remise en question, et le dépassement de soi qui fera la différence entre l'homme et le champion. Bon, on a déjà vu tout ça dans les précédents films (Notamment Rocky 3), mais cette fois, cela concerne la nouvelle génération de Boxeurs et non Rocky Balboa.
Rocky qui finira le combat sur un "maintenant, c'est toi!" des mieux choisis, car permettant diverses interprétations, la + évidente étant "Maintenant, c'est toi le champion, t'as vaincu ton drago(n), t'as plus rien à prouver, ton titre est légitime."... Mais ça peut aussi être, par exemple, un message direct de Stallone à Mickael B. Jordan: désormais, c'est lui le héros de la licence, celui qui transmet à la nouvelle génération le message et les idéaux de Rocky Balboa.
( Funfact: Lors de la toute première scène du film où Rocky prépare mentalement son poulain avant le combat pour le titre, j'ai franchement commencé à croire qu'on nous faisait une 6ème sens (et ça aurait été génial): Qu'on aurait suivi Rocky et Adonis tout du long pour découvrir en fin de film... Que Rocky n'a pas survécu à son cancer et que tout le coaching se passait dans la tête du jeune boxeur! )
À part ça, en bon fan de Rocky 4 (Nanars ou pas, j'ai grandi avec Rocky 3 et 4, ils font partie des films qui m'ont construit, bien + que les 2 premiers volets, ils incarnent simplement avant l'heure ce qu'on appelle désormais "l'esprit Shonen" ) personnellement, j'ai trouvé le métrage assez prenant:
Bien aimé la façon dont le film dépeint Ivan Drago comme un véritable enfoiré égoïste déchu qui a conditionné son fils durant toute sa vie pour en faire une machine de guerre (froide! Z'avez compris le double sens ou pas?) dans le seul but de venger son honneur et récupérer son statut... On a clairement l'impression qu'il l'a élevé sans le moindre amour, il n'est qu'une arme, un outil... Et dans les 5 dernières minutes, ils arrivent à changer la donne et à nous faire ressentir de la compassion pour cette famille. Presque autant pour le fils que pour le père (s'il avait eu ne serait-ce qu'une phrase dévoilant le moindre état d'âme concernant la mort d'Apollo, on aurait pu entièrement lui pardonner [après tout, c'était le jeu, ma pauvre Lucette, personne n'a obligé le père Creed à monter mal préparé sur le ring!] et accrocher nous-même sa photo sur le mur du resto de Rocky... )
Niveau réalisation, c'est plutôt propre et soigné. Visuellement ça reprend globalement ce qui a été instauré dans le premier Creed, donc pas de GROSSES surprises (y a 2-3 effets en POV durant le combat, j'sais plus si y en avait dans le 1er Creed, sûrement, mais à confirmer)...
(y a un super effet audio à un moment, quand Creed nage lors de sa rééducation: à chaque fois qu'il a la tête sous l'eau, le son devient étouffé comme si caméra et micro passaient sous l'eau et que la discussion avait lieu au bord de la piscine... Ça donne une sensation un peu dérangeante de lâcher prise, de héros déconnecté qui perd pied ou qui se voile la face et veut fuir la réalité...)
Et en même temps il parviennent sur certains échanges à se détacher de cet effet chaîne de sport TV, qu'ils ont adopté dès Rocky Balboa, pour faire quelque chose de + spectaculaire , de + théâtral, comme ce qui se faisait dans les premiers Rocky... Et ça n'est pas pour me déplaire parce que je trouve que le mode retransmission TV a certaines limites, notamment pour le dynamisme des coups portés (on ne ressent pas toujours la puissance des impacts, avec la sueur qui gicle et tout le reste) et des chorégraphies (c'est bien de faire de longues séquences, mais des fois, les coups sont trop téléphonés [le mec esquive avant que le coup parte] ou trop mous [le mec se prend un pain et ne bronche pas, on sent la main molle dans le gant])!
Niveau cast, pas grand chose à dire, c'est top d'avoir pu récupérer tous ceux qui avaient tourné dans les précédents films: pour la continuité, c'est génial! Quant au fils d'Ivan Drago, il ne parle pas énormément et il n'est pas aussi charismatique visuellement parlant que son père... Mais niveau gabarit, il en impose, le mec!
Enfin, j'ai envie de terminer en félicitant la prestation de Michael B. Jordan, qui prouve ici qu'il est un grand acteur et pas seulement un bibelot Marvel, pouvant dégager des émotions sans la moindre ligne de dialogue.
Comme sur son lit d'hôpital ou lors des tests médicaux de sa fille où l'on ressent toutes les choses qui lui passent par la tête... M'est avis au passage qu'elle n'est pas SI sourde que ce que l'on pensait, puisqu'elle se met à pleurer quand la mère part en claquant la porte plus tard... Mais Adonis ne l'a pas relevé, donc il est possible que cela soit normal et que j'évalue mal l'état de son handicap.