Ce texte a plus vocation à être un billet qu'une critique véritable. Révélations et divulgâchages tout du long ! Vous voici prévenu(e)s chères lectrices et chers lecteurs :
C'est du cinéma. Je le sais. Le cinéma, pour qu'il fonctionne sur le spectateur, il faut qu'il y ait quelque chose dans le déroulé du film, quoi que ce soit, avec lequel faire le parallèle avec sa réalité. Même un film de science-fiction le fait, avec, par exemple, la préoccupation moral du héros (comme dans Oblivion). Règle d'or. Mais, pour cela, il faut que ce soit crédible.
Ici, on nous sert cette liste d'ingrédients pour faire de la soupe bien lisse, mais sans queue ni tête et sans lien avec qui que ce soit ou quoi ce soit :
- La gamine qui tape dans un sac et qui comprend les soi-disant principes fondamentaux de la boxe en cinq minutes. Insupportable.
- Le pote revenu du passé qui se prend pour Rocky. La fausse bonne idée par excellence.
- Les longues discussions de famille ou son épouse a toujours raison. Idem. Avec en bonus le fait qu'il s'agisse d'une des pires actrices de sa génération. Nous sommes bien loin de la relation entre Rocky et Adrian. Triste.
- Son épouse qui est supposée être une super chanteuse et qui invite tout le monde à une fête bidon avec une chanteuse lambda au possible. Et, qui répète encore derrière à quel point c'est génial, car de toute évidence il faut convaincre le spectateur que le plomb, c'est de l'or. Toute la famille est incroyable. Tous leurs amis sont formidables. Pénible.
- En parlant d'ami : il est devenu le super paincs de Drago Jr. Il se tape dans la main, comme s'ils étaient partis en vacances ensemble. La bien-pensance faîte film : « Nous les Américains, en fait, nous aimons nos frères qui habitent derrière le rideau de fer ». Pathétique.
- Jonathan Majors qui cabotine pour avoir « la gestuelle du mec du ghetto ». L'enfer.
- Quand, dans Rocky III, le film nous montre les doutes de Rocky, son égo qui a gonflé dans son ostentation crasse de nouveau riche, on se sent concerné, on se demande ce qu'il va faire. Le personnage principal a un dilemme compréhensible, sensé. Dans Creed III, c'est tout l'inverse. C'est peut-être fait exprès.
- Ce qui est probablement fait exprès également, c'est l'outrageant premier combat de boxe du métrage. Quiconque a vu trois combats dans sa vie, constate que c'est du délire. Je ne demande pas que ce soit réaliste, mais là, c'est carrément du MMA. Et, le film poursuit dans cette direction lors du combat suivant. Comment peut-on essayer de nous faire croire que des arbitres professionnels puissent être aussi mauvais ? La suspension d'incrédulité est impossible dans ce contexte.
- Le « méchant » du film est assez stupide pour envoyer la même personne pour attaquer quelqu'un afin d'avoir une chance pour le titre, que celle sur une photo qu'il a envoyé à Adonis Creed plus de dix ans avant ! D'ailleurs pourquoi ce monsieur fera cela et comment est-il rentré dans la soirée ou apparemment, il fallait être invité.
- Des dialogues insipides au possible. Je sais, je ne donne aucun exemple, mais il y en a trop ! Tous les dialogues sont affreux à l'instar du scénario. Faîtes votre choix.
- Le scénario d'ailleurs, qui est plus qu'un simple scénario : c'est carrément un standard téléphonique.
- Et, surtout, surtout, le plus gros problème du film : il n'y aucun enjeu. Ou plutôt, il y a un faux enjeu. À partir du moment où Damian Anderson gagne le titre de champion du monde, peu importe ce qui arrive ensuite. Sa carrière est lancée. C'est trop tard. Il a obtenu ce qu'il voulait. De fait, le combat final est inutile, quelle que soit son issue. Ah, non, attendez. Il y a un enjeu complétement tiré par les cheveux et douteux. Lequel ? Veuillez lire le prochain point.
- La morale du film ? Pour faire entendre raison à ton pote ex-taulard, tape-lui dessus !
- Ils ont retiré du film, la seule bonne scène (celle dans l'église entre Adonis et Duke). Pauvre choix qui prouve la médiocrité du reste de l'entreprise.
- La liste pourrait être beaucoup plus longue. J'arrête là, car ceci me paraît suffisant.
- Triste de voir que ce sont les mêmes producteurs que pour la série des Rocky.