Le grand amoureux des monstres Guillermo Del Toro livre avec Crimson Peak son oeuvre la plus aboutie visuellement, déchaînement d'images iconiques et de décors somptueux dans un gigantesque cabinet d'idées qui pousse constamment le cadre à épouser la puissance tragique qu'il enferme. L'histoire, dans son plus simple appareil, se révèle avant tout comme pic du souffle référentiel qui anime le cinéaste, cinématographique, littéraire et pictural, assumant comme jamais l'essence de son imaginaire pour mieux nourrir le conte gothique qu'il nous offre. On pourrait certes regretter le manque de chair du récit, mais ce serait ignorer la force première du film et essentielle au travail de Del Toro : le médium cinéma dévoué corps et âme à l'histoire qu'il sert. Des palettes variées de terrifiants spectres à la respiration sanguinolente d'une demeure labyrinthique, de l'oppression de la profondeur de champ aux excès du jump-scare, chaque brique de la direction artistique et de la mise en scène, même imparfaite, construit la demeure de la passion qui dévore les protagonistes, poison inhérent qui marque le temps et l'âme tel le pourpre imbibant la neige.


http://shawshank89.blogspot.fr/2015/10/critique-crimson-peak.html

MaximeMichaut

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