Un triste téléphonage.

Bonjour à toutes et à tous. Ceci étant ma première critique, je vais faire de mon mieux et tenter au maximum d'éviter les spoilers.

Crimson Peak est donc un "film d'horreur" coécrit, coproduit et réalisé par Guillermo del Toro, réalisateur du Labyrinthe de Pan et de Pacific Rim, et distribué par Universal Pictures.
Pour poser le contexte, l'action se déroule vraisemblablement au XIXème siècle et prend place entre les États-Unis et l'Angleterre : elle suit l'histoire d'Edith, jouée par Mia Wasikowska et du mystérieux Thomas, joué par Tom Hiddleton, accompagné de son étrange soeur Lucille (Jessica Chastain).

Venons-en au fait : j'ai été extrêmement déçu par ce film.
Mais commençons par les meubles qui restent à sauver : les décors, les costumes et la photographie ont de grandes qualités, et correspondent parfaitement à l'époque durant laquelle le film est sensé se dérouler, et la musique composée par Fernando Velasquèz (El Orphanato) accompagne délicieusement bien l'action du film.

Les problèmes majeurs de celui-ci résident dans son scénario et dans sa réalisation.
En effet, passions brièvement sur son scénario pour ne rien spoiler : il s'agit d'une histoire extrêmement lambda, qui ressemble presque à une recette déjà pré-mâchée et pré-digérée. Chaque retournement de situation est extrêmement téléphoné, l'histoire est suffisamment prévisible pour être devinée après la première demi-heure de film, et les velléités d'écriture du personnage principal sur lesquelles l'histoire insiste lourdement en début de film s'avèrent être un vrai pétard mouillé.

Ensuite, quant à la réalisation... Guillermo del Toro emploie quelques astuces de réalisation correctes (notamment de créer une dichotomie de luminosité entre les États-Unis et l'Angleterre afin de transcrire l'état d'esprit du personnage principal, et la viscosité des matières rouges présentes dans le film pour métaphoriser les drames qui se sont précédemment déroulés), mais rien n'est réellement original. Encore une fois, on a l'impression de se trouver devant un film jailli d'une recette réingurgitée maintes et maintes fois au point qu'elle en devienne parfaitement insipide.

En somme, il s'agit d'un film juste moyen qu'il est préférable de voir chez soi un soir d'ennui plutôt que de dépenser de l'argent pour le voir au cinéma. Tous ces défauts brisent souvent la suspension de l'incrédulité, surtout si vous avez tout comme moi une salle légèrement dissidente.

En espérant vous avoir été utile,

Alexandre.