Prim Son Creak
Le titre en anagramme ça peut faire « fils guindé grincement ». Je me suis creusé la tête, t'as vu. Rarement j'ai vu dans un film des scènes de sexe risibles à ce point. On n'y ressent...
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le 18 oct. 2015
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Amateurs de subtilité, passez votre chemin : dans ce film, tout est gros.
Le gros décor du XIXe, avec des grosses robes (qui m'ont fait me rendre compte que ce film avait quelques points communs avec « La Belle et la Bête » de 2014, et ce n'est pas un compliment),
et de grosses couleurs bien primaires (vous voulez voir un déferlement rougeoyant qui, bien que dans l'excès, ne ressemble pas à un coulis de tomate → Dracula de Coppola),
une grosse musique bien convenue (un truc surnaturel arrive → de grosses basses ; un fantôme en vue → des aiguës de violon, etc),
un gros scénario avec une fratrie incestueuse + du Barbe bleue + du « L'échine du Diable » (les fantômes qui sont là pour prévenir plus que pour faire du mal, alors qu'au début on croit qu'il sont méchants, parce que...)
de gros fantômes aussi, avec du gore gratuit : pourquoi diable sont-ils dépecés ?... Quelle mère morte viendrait tortiller ses doigts pour faire des ombres chinoises flippantes chez sa toute petite fille ? Et puis c'est quoi ces fantômes qui servent à faire peur au spectateur en milieu de film, puis qui, au moment de la révélation de leur meutrière, ne donnent pas signe de vie (si je puis dire) ?
Par ailleurs, soit Mia Wasikowska manque de candeur, soit son personnage est trop naïf, mais il y a quelque chose qui ne fonctionne pas entre elle et son rôle (elle, elle joue souvent très bien, alors je rejetterais plutôt la faute sur le rôle). Ses traits d'humour sont malvenus : le « oui, j'ai déjà entendu » final est inepte. Il s'agit ici d'une jeune fille certes intelligente, mais pas d'une guerrière, c'est une tendre jeune femme, et beaucoup d'entre nous, après avoir fini à la pelle une personne qui essaie de nous tuer avec acharnement depuis dix minutes, tomberaient plus facilement dans le mutisme ou le craquage nerveux que dans la punchline d'héroïne qui en a vu d'autres.
Ce film est une addition d'éléments en vogue (l'esthétique XIXe, les fantômes, le cul de Tom Hiddleston filmé avec une lumière poudrée rose dans une scène d'amour digne de films en costume des années 90), mais je ne vois pas la recette prendre. Je n'ai vu qu'une surface lisse d'éléments appliqués et sans vie, une œuvre très apprêtée, maniérée par moments (inutiles mouvements de caméra qui font écho aux froufrous en quantité). J'ai vu des pans de tissu voler avec grâce autour de samouraïs, là je n'ai vu que des mètres de voilure avec des héroïnes qui semblaient se dire « eh, c'est pas pratique, mais qu'est-ce que j'ai de la gueule, avec mes manches qui gigotent ! ».
Bref, un gros film qui singe les romans gothiques dans leur apparence, mais n'en garde aucun esprit.
Deux ajouts :
- les ressemblances avec The Shining ne sont pas à son avantage ;
- j'aurais bien vu les fantômes des épouses, au moins, à la toute fin, attraper le fantôme de Thomas Sharpe pour le faire plonger sous terre. Oui, il a -presque- sauvé sa dernière épouse, mais les romans gothiques ne pardonnent pas, généralement, et ne reculent devant aucun détail douloureux.
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Créée
le 20 oct. 2015
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