Cris et chuchotements par Colqhoun
Une femme se meurt lentement, depuis plusieurs années. Ses deux sœurs et une servante se relaient à son chevet pour l'accompagner dans ses derniers instants. Face à la douleur et à cette mort imminente, ce sont des années de douleurs refoulées, d'une violence sourde et implacable, qui ressurgiront alors et frapperont de plein fouet ces femmes isolées. Une douleur qui s'inscrit jusque sur les murs du manoir, rouges sang, agression visuelle qui ne prendra fin que dans les derniers instants du film, où, l'espace de quelques minutes, une paix fragile prend le pas sur les pleurs en accompagnant les 4 femmes dans le parc de leur enfance.
Cris et chuchotements est un film d'une violence quasi-insoutenable (certains passages donnent envie de détourner le regard de l'écran, non pas à cause d'une quelconque déferlante d'effets sanguinolents, mais bien à cause de la violence des émotions qui explosent chez chaque protagoniste), le cri de désespoir de femmes obligées de réfréner leur colère, leurs envies, leurs sentiments. Et qui trouveront un exutoire dans la mort de leur sœur, de leur maitresse...
Grand film difficile à digérer, d'une perfection visuelle impressionnante, dégageant un malaise foudroyant avec une économie de mots et d'actes proprement stupéfiante.
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