Voix off à chaque acte (structure de théâtre dite). Petite ville, grands désirs. Jeune fille que vient reprendre sa mère génétique après 18 ans laissée à une autre, à la campagne.
Personnage de Jack, "clown" nihiliste, théâtral et raisonneur corrompu par son raisonnement.
Plongée dans la ville, Nelly va subir une éducation sentimentale 'forcée', une épreuve morale. Sauvée par l'amour tout de même (peut-être la présence de cette campagne, fût-elle lointaine, qui l'a éduquée).
Rien d'original dans les thèmes mais on retrouve dans le traitement certes un peu frontal mais absolument convaincu ce nœud du théâtral qui est à la fois la vie elle-même et la perversion d'une forme de pureté, d'une capacité à vivre le présent sans intermédiaire, pleinement ou plutôt d'une incapacité tragique à le vivre...
C'est parfaitement raconté, c'est-à-dire, d'une sincérité toujours pleine, quand bien même il y aurait un peu de forfanterie par-ci par-là, mais qui n'est chez Bergman, à force de le voir, que l'étape précédant la pose d'un regard impitoyable sur lui-même et ses personnages, sans recours, dur non pas au mal, mais pour la vérité.