Duel hiérarchique

L’armée et la gloire, la reconnaissance, les médailles, est une longue histoire. Tout est question d’image, de ce que l’on renvoie positivement à autrui. Cela peut vous faire prendre les mauvaises décisions à court ou à long terme ainsi qu’adapter un comportement n’inspirant pas confiance aux gens autour de vous.

Sam Peckinpah le souligne longuement dans Croix de fer avec le personnage de Stransky interprété magnifiquement par Maximilian Schell, officier prêt à tout pour obtenir la fameuse Croix de fer.

En face, Rolf Steiner, joué par l’immense James Coburn, sergent respecté de ses hommes n’hésitant à aucun moment quand il s’agit d’affronter l’ennemi.

Les deux militaires sont aux antipodes, la confrontation s’avère alors musclée et explosive.

Appuyé par un très bon scénario, le film est bavard, la qualité des dialogues est excellente, les répliques fusent, et le film apporte également son lot de scènes d’action (les gunfights, la spécialité du réalisateur). Mais ici, la gestion de l’action est plus travaillée, plus maitrisée que dans ces anciens films comme Guet-apens ou Pat Garrett et Billy le Kid par exemple, même si le sujet traité diffère.

Avec Croix de fer, on a l’exemple type d’un fonctionnement et d’une réflexion humaine et morale à ne pas reproduire si l’on veut vaincre ensemble.

L’égoïsme d’une seule personne, qui plus est un officier, se ressent dans le groupe, on a tout plus l’impression de diriger les choses.

De même que l’objectif final recherché, n’étant pas similaire aux autres, peut vite avoir de sérieuses conséquences sur le côté humain, surtout au niveau du commandement, on devient alors un poids à supporter pour autrui.

Personnellement, Croix de fer est le meilleur film de Sam Peckinpah avec La Horde Sauvage. Le sujet me parle beaucoup, plus que ses autres films, donc peut-être que cela oriente favorablement mon jugement sur ce film.

Note générale : 8/10