Le Scarabée d'or !
Dès son premier long-métrage, Guillermo del Toro montre qu'il est depuis le début un sacré faiseur d'images, un technicien qui maîtrise complètement son outil. De ce côté-là, il n'y a rien à...
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le 17 mars 2021
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Dès son premier long-métrage, Guillermo del Toro montre qu'il est depuis le début un sacré faiseur d'images, un technicien qui maîtrise complètement son outil. De ce côté-là, il n'y a rien à reprocher au cinéaste.
Mais reste qu'on a beau bien filmer, si ce que l'on filme n'est pas à la hauteur, ben, l'ensemble ne peut pas l'être non plus.
Tout d'abord, un petit peu autre chose, le réalisateur voulait visiblement un acteur américain pour ajouter un peu de prestige à son entreprise. Reste que c'est complètement bizarre d'avoir pris Ron Perlman parce que son absence de connaissances dans la langue de Cervantès dessert le truc, ça sort du film. Je pense que cela aurait été plus cohérent de prendre carrément un comédien mexicain ou qui, au moins, parle espagnol. En outre, dans le rôle du méchant de service (oui, parce qu'il joue le méchant de service !), Perlman cabotine à mort. Ce qui n'aide pas à le prendre au sérieux et à ressentir de l'effroi pour la menace qu'il est censé représenter.
Mais pour en revenir au problème principal, c'est surtout dans l'écriture que ça cloche. On débute par une recherche de la vie éternelle (avec une petite référence à Poe à la clé !) puis on va vers Frankenstein puis on va vers Dracula puis finalement on ne va nulle part. Rien n'est exploité à fond. On passe du coq-à-l'âne sans arrêt.
Conséquence, à part le protagoniste (et encore uniquement parce que Federico Luppi est un très bon acteur et parce qu'il a un temps de présence évidemment plus important !), les personnages n'ont pas l'occasion d'être marquants. Le méchant "ultime" joué par Claudio Brook ne suscite pas la crainte parce qu'il n'apparaît que sporadiquement. Les relations entre le grand-père et la petite-fille ne sont pas creusées, la seconde étant pratiquement occultée lors du deuxième tiers. Donc, pour l'investissement émotionnel, on repassera. Et je ne parle même pas de la compagne qui est foutue au dixième plan et dont les réactions dans les dernières scènes dans lesquelles on la voit (ou serait-il plus exact de dire l'absence totale de réactions !) font se demander ce que del Toro a fumé pendant la rédaction du scénario.
Heureusement que, par la suite, le metteur en scène comprendra qu'un film, ce ne sont pas que des images...
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le 17 mars 2021
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