Après Gandhi, Richard Attenborough réalise une nouvelle fresque spectaculaire et poignante contre l'intolérance. Il reconstitue avec minutie le climat de tension provoqué par le régime de l'apartheid en Afrique du Sud, sans trémolos, avec une réelle force de conviction, en se focalisant sur le combat du journaliste Donald Woods au détriment de celui de l'activiste Steve Biko. Cette méthode peut être discutée, mais Attenborough témoigne avec force sur l'injustice sociale et le racisme, servi par 2 acteurs qui jouent avec la flamme habitant leurs personnages. C'est avec ce film que Denzel pouvait montrer la véritable étendue de son talent d'acteur dans les sujets graves, et malgré cette performance, ce rôle passera assez inaperçu, de même que le film reste méconnu. Je n'en connais pas les raisons, mais peut-être que le réalisateur a eu tort de transformer un témoignage destiné à une prise de conscience sur les gens ignorant la situation en Afrique du Sud, en grand spectacle palpitant et très grand public, en tombant dans le piège du thriller à suspense.
Le film s'articule pourtant en 2 parties : Steve Biko et son oeuvre, puis après sa mort en prison, le combat de Donald Woods, le réalisateur ayant voulu regarder Biko à travers la conscience de Woods. Au final, on retient que l'amitié inter-raciale peut vaincre l'apartheid, c'était courageux en 1987 alors que l'Afrique du Sud était en plein dedans. Un film qui est avant tout profondément humaniste.