Basé sur une histoire vraie et réalisé Olivier Assayas, Cuban Network raconte l'histoire de deux aviateurs cubains ayant quittés leur pays et leur famille pour tenter de recommencer et réussir leur vie aux États-Unis qu'ils voient comme une terre pleine d'opportunité. Approchés par les forces anti castristes et le FBI ; sans oublier leur famille, restées à Cuba ou bien refaites aux États-Unis… nos deux cubains tenteront tant bien que mal de trouver leur place au milieu de tout cela.
Lors de sa sortie en salle, le film m'avait un peu intrigué de par l'histoire qu'il racontait, sans pour autant trouver d'occasion de le voir. Il est clair que l'histoire vraie sur laquelle se base le film est à première vue plutôt intéressante. Cependant, si les faits sont globalement bien racontés ici ; malheureusement cela ne se montre jamais réellement passionnant, au contraire cela se révèle au final même plutôt fade et insipide par moment. Ce que je veux dire c'est qu'à titre personnel j'ai eu l'impression de voir cela d'un peu loin sans réellement être impliqué par ce qui se déroulait devant mes yeux ; j'ai plus eu l'impression de regarder un documentaire, un excellent documentaire au demeurant… mais en regardant un film de ce genre le spectateur s'attend à plus…
Pourtant, le réalisateur essaye de créer l'émotion chez le spectateur et il s'y prend bien à mon sens. Déjà il fait le choix de ne pas faire de son œuvre un film d'action ou d'espionnage « hollywoodien », mais s'attarde bien davantage sur la partie humaine de ses personnages, en premier lieu au niveau de leur idéologie politique, tiraillés entre d'un côté le régime cubain qu'ils ont toujours connu de Franco et de l'autre un régime à première vue plus démocratique prôné par les USA et les cubains exilés anti-castristes.
En second lieu - et encore plus important - leur rapport avec leur famille. En effet, le premier des deux aviateurs ( Rene Gonzalez/ Edgar Raminez) a quitté Cuba en y laissant sa femme (Olga Salanueva/ Penelope Cruz ,dans un bon rôle de femme forte) et sa fille, il s'efforcera de faire en sorte qu'elles puissent le rejoindre malgré les obstacles posés par l'administration, les rapports plus que complexe entre les deux pays et également les réticences de sa femme.
Le deuxième militaire ( Juan Pablo Roque/ Wagner Moura ) a quitté Cuba en y laissant son ex-femme et ses enfants dont elle a la garde. A Miami, il rencontrera Ana Magarita Martinez (Ana de Armas, peut-être la plus convaincante du casting) mais leur relation sera houleuse lui ne pouvant pas tout lui dire sur sa vie et elle soupçonneuse sur ce qu'il peut bien lui cacher.
En réalité, lorsqu'on atteint le final de leur histoire respective, l'attache émotionnelle arrive enfin à prendre place ; mais pour ça il faut donc attendre plus de la moitié du film.
Concernant la structure du film il faut noter un élément assez important. Arrivé aux environs de la moitié du film, le réalisateur se permet une pirouette scénaristique offrant un retournement de situation qui théoriquement est intéressant et pourrait sembler assez bienvenue … à condition qu'on n'ait lu aucun synopsis sur Internet auparavant (à l'exception de ce fameux site qu'est Sens Critique notons-le ! ) ou qu'on ne se soit pas renseigné sur l'histoire vraie dont le film est inspiré sans quoi on a déjà bien avant plus qu'une simple puce à l'oreille.
Enfin relevons tout de même ce qui est pour moi la meilleure scène du film, où un jeune un peu perdu et en manque d'argent accepte de servir de poseur de bombe dans des hôtels à Cuba, ici la tension est réellement bien menée. Ainsi, la scène qui n'est qu'une aparté par rapport au reste du récit m'interroge si au final l'entièreté du film n'aurait pas du davantage s'orienter dans cette direction.