Cube n’est pas un film banal, c’est un film sur l’angoisse existentielle. Cette angoisse sourde que l’on ressent face à l’absurdité de la vie lorsqu’aucun de nos questionnements ne trouve de réponse.
Quel est le but de tout cela ? Pourquoi ? Comment ? Qui est à l’origine ? Où va-t-on ? Quel chemin prendre pour y arriver ? Mais pour arriver où ? Et une fois au bout ? Y a-t-il un après ?
Tout y est dans ce film. Le monde (la vie, l’univers) tel que compréhensible par l’Homme est représenté par le cube, structure basique, finie et dont les contours sont identifiables pour l’esprit humain. La lumière blanche de la fin renvoie à l’infini, concept abscons et incompréhensible pour l’intelligence humaine. Tout ce qui se passe entre le début et la fin du film, c’est à dire toute l’agitation humaine, symbolisée au travers des différentes interactions et actions des personnages est vain et n’a strictement aucun sens ni aucune utilité pour répondre aux questions existentielles des protagonistes.
Les particularités des personnages, volontairement caricaturaux, et leurs réactions face à l’incompréhensible renvoient à différentes conceptions et interprétations (philosophiques, spirituelles, scientifiques) de l’humain sur la vie, l’existence. Ce petit microcosme est le miroir d’une société humaine, instable, chaotique qui se débat dans la recherche d’un but à atteindre. Des rapports de forces se créent entres les individus. Certains s’entraident, d’autres entrent en conflit et vont jusqu’à s’entre-détruire.
Les pièges disséminés dans les pièces du cube nous rappellent sans cesse que la vie humaine est insignifiante et fragile.
Le plan le plus anxiogène est sans aucun doute la dernière scène du film lorsque le cube s’ouvre sur une lumière blanche, aveuglante et angoissante dans laquelle s’engouffre et disparaît le dernier survivant.
Cube est un petit bijou rare de science fiction. A voir absolument.