Des choses gentilles à dire sur ce film :
Dans la série comment faire un bon film avec finalement peu de moyens, Cube avec ses six gaziers coincés dans un labyrinthe de cubes truffés de pièges mortels se pose là.
Le scénario est simple et efficace, exploitant son concept au maximum... par une approche minimaliste. Hormis les suppositions de ses prisonniers, du Cube, on ne sait pas grand-chose et c’est terriblement évocateur. Prisme social, politique, philosophique, purement horrifique, le contexte est suffisamment ouvert pour permettre au spectateur d’avoir sa ou ses lectures.
Les personnages, qui peuvent apparaître caricaturaux, sont au service de cette ambiance, en orientant, précisément par leurs traits de caractère, une lecture ou une autre. Les lignes de dialogue donnent par ailleurs tout ce qu’il faut sans que ce soit forcé.
Plus étrange, s’il est difficile de s’identifier ou même de ressentir de l’empathie pour eux, chacun, mis à part Kazan (Andrew Miller) peut-être, se montrant assez odieux à sa manière, on ne peut pas être indifférent à leur sort. Sans doute justement parce qu’ils sont assez humains dans leurs défauts et dans cette idée selon laquelle être ne serait-ce que seul dans une pièce, c’est déjà un de trop. Sans surprise, les personnages connaîtront un destin fatal de par leurs propres agissements plutôt que par le cube.
Tout fleure bon, de fait, l’insécurité, l’oppression, la claustrophobie, la paranoïa et sur le plan visuel, ça se traduit par des effets spéciaux rares mais particulièrement bien travaillés et un décor principal devenu emblématique. Eh oui hein, puisque les acteurs évoluent finalement dans une seule et même pièce passée en différentes couleurs pour donner l’illusion d’un univers plus vaste. La maîtrise de la narration est telle qu’on ne se pose pas la question, les personnages évoluent de pièce en pièce. Inutile de dire que le huis clos est l’un des moyens les plus efficaces à la fois pour développer une ambiance tendue, à la fois pour garantir un budget serré... sous réserve bien sûr d’un scénario travaillé et d’une réalisation solide, ce qui manque totalement aux suites de ce film concept qui se suffisait à lui-même et qui se ramasseront tous les écueils qu’avait réussi à éviter Vincenzo Natali.
Voir les 18 ingrédients du bingo des clichés de ce film
https://www.incredulosvultus.top/cube
Personnage > Agissement
Chute dans le vide en criant « Aaaaaah ! » - Pique une crise de nerf - Simule une pipe/branlette (gag/raillerie) - Soupir exagéré de soulagement - Tension | Échappe in extremis à un danger
Personnage > Citation
Insulte | « Vous me faites vomir ! » - Rassure | « Il ne t’arrivera rien, je te le promets », « Ça va aller » - S’inquiète | « Oh mon dieu ! »
Personnage > Héros ou héroïne
Super pouvoir | Simple blessure au front / au bras...
Réalisation
Gros plan | sur un œil qui s’ouvre
Réalisation > Accessoire et compagnie
Pouet-pouet | Fausse blessure
Réalisation > Audio
Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps
Scénario > Dialogue
Répliques à la con
Scénario > Élément
Titre du film énoncé dans le film
Scénario > Ficelle scénaristique
Amnésie troublante - Bute sur un mot scientifique pseudo compliqué
Scénario > Situation
Tension | Suspendu·e dans le vide
Thème > Testostérone
Stylé | Retient le bras d’un agresseur avant que son poing n’atteigne sa victime
---
Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais