A 35 ans, Cyprien est toujours puceau. Timide, mal dans sa peau et au physique ingrat. Sa passion pour les ordinateurs et les jeux vidéos le coupe de la réalité et l’empêche d’aller vers les autres. Du moins, jusqu’au jour où il découvre un déodorant magique qui le transforme en beau gosse…
Pour son premier long-métrage, David Charhon adapte sur grand écran le personnage geek inventé par Elie Semoun (il se faisait appeler “le Bigleux" dans ses “Petites annonces”, au milieu des années 90). On ne le sait pas encore, mais la filmographie du réalisateur sera à l’image de son premier film, à savoir catastrophique et parsemé de purges en tout genre (les dernières en date ne sont autres que Le Dernier Mercenaire - 2021 & Le Jardinier - 2025).
Côté scénario, c’est clairement la douche froide. On jurerait que le pitch a été torché sur un coin de table à la va-vite (pêle-mêle, ils se sont inspirés de Docteur Jerry et Mister Love (1963) et des publicités pour les déodorants AXE où un type quelconque, après s’être aspergé, se transformait en beau gosse). On ne peut pas vraiment dire qu’ils se soient foulés pour chier une histoire qui tienne la route, sans parler des dialogues consternants.
« - Va te faire foutre connard ! - Eh toi, va donc chez Speedy. »
Côté interprétation, rien ne va puisque comme à son habitude, Elie Semoun est en surjeu total, en incarnant ce geek d’une rare d’une laideur (avec ses lunettes à double foyer, à la peau grasse et qui zozote) et on est bien évidemment dans la caricature et la surenchère en ce qui concerne la représentation des geeks et des salariés de cette agence publicitaire (c’est fascinant tellement tout cela est ringard).
Côté réalisation, on se doutait bien qu’il serait difficile de transposer des pastilles humoristiques de quelques minutes à un format long de 90 min, surtout si le scénario est d’une débilité confondante et que l’ensemble du casting ne parvient jamais à relever le niveau. Sans surprise donc, Cyprien (2009) est un foirage total, mais à y regarder de plus près, quand on constate qu’il a été produit par Serenity Films Company (la société d’Arthur, l’animateur pour ménagères sur TF1), on se dit que finalement, tout cela était prévisible…
(critique rédigée en 2009, actualisée en 2025)
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