Si vous appréciez les musical de Broadway et West End, D’où l’on vient est fait pour vous. Les autres passeront volontiers leur chemin devant une comédie musicale anodine et beaucoup trop longue.
D’où l’on vient est l’adaptation d’une pièce musicale de qui a fait chauffer les planches de Broadway entre 2007 et 2008. Le film nous plonge au cœur de Washington Heights, un quartier latino populaire de la périphérie de Manhattan. On y suit le quotidien d’une panoplie de personnages : un épicier, une grand-mère au grand cœur, une coiffeuse, une étudiante à l’université, un ado sans-papier… Tous aspirent à fuir ce quartier sous pression d’une gentrification galopante mais restent pourtant fortement imprégné par les souvenirs d’une communauté soudée aspirant au rêve américain.
Derrière ses airs de soap-opéra, D’où l’on vient se veut être une fable sociologique, traduisant les tourments de communautés malmenées par les années Trump. Malheureusement, ce portrait social reste beaucoup trop superficiel pour être intéressant. Si le film esquisse un début de questionnement sur les désillusions du rêve américain (le fameux Pursuit of Happiness), c’est pour finalement mieux l’embrasser, quitte à laisser transparaitre un propos totalement contradictoire.
Le réalisateur Jon MM. Chu, à qui l’on doit déjà Sexy Dance 2 et 3 enchaîne une succession programmatique de numéros musicaux, certes bien emballés, mais qui ne séduiront guère au-delà des amateurs du genre. Les autres resteront perplexes devant ces personnages qui se mettent à pousser la chansonnette propos de tickets de loterie ou d’hydrants ouverts… pendant 2h23 (!). Steven Spielberg et son remake de West Side Story attendu pour la fin de l’année n’a pas de soucis à se faire.